Caroline & Rivière d'étoiles
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Le Coyote

     Rivière d'Étoiles et Caroline se trouvaient dans le school-bus en compagnie, l'une de ses petites sœurs, Nicole-Chelly et Bouton d'Or, et l'autre, de Timothy et Geoffrey, ses deux frères. Vendredi après-midi. L'école était finie. Comme chaque jour, tous revenaient de Blanding vers la maison, en bus, puis à pied en suivant le lit desséché d'une rivière. ( Lis ou relis le début de l'épisode n°1).

-Connais-tu Kalfcreek ? demanda Rivière d'Étoiles.

-Non, répondit Caroline.

-Il paraît que cet endroit ressemble à un coin de paradis. Mon grand-père, un ancien sachem comme tu sais, me conseille vivement d'aller m'y baigner. Je sais comment s'y rendre. Il faut suivre un sentier, pendant environ deux heures, le long d'une petite rivière. La vallée devient de plus en plus étroite, encaissée et boisée. On arrive à une grande cascade. Un lac profond reçoit l'eau abondante qui tombe d'assez haut. Elle est très froide, paraît-il. Il fait si chaud ces jours-ci. Allons-y demain?

-Quelle bonne idée! se réjouit Caroline.

-Nous irons juste nous deux. On y passera toute la journée. On y retournera avec les petits si la piste n'est pas trop longue ou trop difficile pour eux.

-Avec plaisir, conclut son amie.


Le lendemain, avec la permission des parents, elles partirent, emportant un sac à dos contenant leur pique-nique, une gourde, et même un fruit chacune.

Elles suivirent un étroit sentier tracé dans la vallée. Il longe le cours d'une petite rivière aux eaux transparentes. Les roseaux en fleur y abondent car le torrent coule tout proche. Elles l'entendaient murmurer à certains endroits et gronder à d'autres.

Les deux amies observèrent de nombreuses fleurs, des plantes vertes aux senteurs étranges et parfois même des cactus. La piste se déroulait, sinueuse, sablonneuse souvent. Parfois elles contournaient des roches colossales tombées des hauteurs du canyon dans lequel elles venaient de pénétrer.

Trois fois, elles passèrent la rivière à gué. L'eau, très froide, leur arriva jusqu'aux genoux. Enfin, elles traversèrent un petit sous-bois encaissé entre des parois rocheuses vertigineuses et parvinrent en vue de la cascade. Son vacarme s'entendait de loin.

L'eau tombait de près de dix mètres de haut. Elle s'échappait d'une étroite fissure, et se précipitait directement dans un lac assez large, profond, transparent, presque cristallin. L'endroit semblait vraiment idyllique.

Elles posèrent leur sac à dos à l'ombre, contre un arbre, et s'approchèrent du bassin. Aucun randonneur en vue. L'endroit leur appartenait, à elles seules, pour l'instant.

-Oh! comme elle est froide, se plaignit Caroline après avoir passé la main dans l'eau.

Rivière d'Étoiles se moqua gentiment de sa copine.

-Nous, les filles amérindiennes, nous sommes endurcies à l'eau froide depuis notre petite enfance. Sais-tu qu'autrefois, on plongeait les bébés dans un bain glacé pour tester leur résistance et voir s'ils méritaient de vivre ?

-Je commence à en avoir marre de tes "nous les filles amérindiennes", déclara Caroline, en prenant un peu d'eau dans le creux de la main et en la lançant sur sa copine. Je parie que j'ose m'y tremper avant toi.

Elles ôtèrent rapidement leurs baskets et leurs t-shirts, puis, l'une en salopette et l'autre en blue-jean, elles entrèrent dans le bassin naturel. À force de s'éclabousser l'une l'autre et à coup de défi, elles finirent par se glisser dans cette eau froide.

Elles ne nagèrent pas très longtemps, mais elles se dirigèrent vers le point de chute. Elles réussirent à se faufiler derrière le rideau d'eau en se tenant aux roches glissantes. De là, elles plongèrent à nouveau dans le petit lac et se laissèrent emporter par le courant. Elles pataugèrent encore quelques minutes. Enfin, elles sortirent du bain en frissonnant dans leurs vêtements trempés et retournèrent vers leurs sacs à dos pour aller boire ou manger quelque chose.

 

Pendant leurs jeux, un maigre coyote s'était approché des sacs. Il tentait de les ouvrir pour y prendre la nourriture qui s'y trouvait. Elles l'aperçurent en sortant de l'eau. La bête les regarda, les menaçant des ses crocs.

-Va-t'en, cria Caroline en frappant dans les mains.

-Fais attention, avertit Rivière d'Étoiles, certains de ces chiens sauvages sont agressifs et mordent très fort, comme des loups.

Les deux filles tapèrent encore dans les mains et crièrent, pour tenter de l'éloigner, mais ce fut sans résultat. Le coyote, sans doute affamé, ne voulait pas s'en aller.

-Tu es vraiment entêté et stupide, enragea Caroline. Nous aussi, on a faim. Cette nourriture nous appartient. Va-t'en.

Notre amie commit alors une erreur. Elle ramassa une grosse pierre dans l'eau et la lança de toutes ses forces. Elle toucha le coyote à la patte. La bête, blessée, se tourna, grondant encore plus, menaçante, et s'approcha des deux filles qui furent obligées de se réfugier dans l'eau profonde pour lui échapper. L'animal les observait en grognant.

Glacées, elles réussirent à escalader la roche éclaboussée d'eau froide et atteignirent le haut de la cascade. Là, elles se sentirent en sécurité. Le coyote ne pouvait pas les suivre.


-Que fait-on ? demanda Caroline.

Rivière d'Étoiles regarda autour d'elle.

-Suivons le lit de la rivière. Nous reviendrons près de Blanding au prix d'un détour. On arrivera chez nous à la tombée de la nuit, mais on se passera du repas de midi.

-Sale bête, lança Caroline qui avait vraiment très faim.

Elle s'inclina pourtant devant la seule solution possible.

Les deux filles s'enfoncèrent dans l'étroit canyon par où venait la rivière. Elles pataugèrent un long moment dans l'eau froide qui leur venait aux chevilles et parfois jusqu'aux genoux.

Elles approchaient d'un tournant du torrent lorsque, soudain, elles devinrent la cible d'un jeune guerrier amérindien. Des mocassins aux pieds, le torse nu, un short usé, le garçon, de leur âge, les menaçait de son arc tendu par une flèche bien pointue. Deux plumes fixées sur un serre-tête retenaient ses longs cheveux noirs.

-Que faites-vous sur les terres d'Aigle Intrépide ? De quel droit deux fillettes fragiles foulent-elles la rivière interdite ?

Nos amies, prudentes, s'excusèrent. Lui continua ses menaces.

-Vous n'avez pas le droit d'entrer dans ces terres qui sont celles de mes ancêtres. Vous êtes mes prisonnières.

Caroline chuchota à l'oreille de son amie qu'il fallait encore voir s'il savait se servir de son arc. Le garçon entendit la remarque moqueuse. Piqué au vif, il indiqua une branche d'arbre située à vingt mètres de là, assez haut dans la paroi rocheuse. Il leva son arc, lança la flèche et brisa la branche en deux.

Aussitôt, saisissant une autre flèche dans son carquois qu'il tenait à l'épaule, il mit en joue les deux filles.

-Vous voyez, je vise bien, fit Aigle Intrépide. Je vais vous punir puisque vous vous moquez de moi. Je vais d'abord vous ligoter. Puis vous marcherez devant moi. Vous allez regretter vos paroles imprudentes.

II sortit une longue ficelle de la poche arrière de son short et lia avec soin et bien serrés les poignets de Rivière d'Étoiles puis de Caroline, derrière le dos.

Ensuite, d'un geste de la flèche et de l'arc, il les obligea à reprendre leur marche en suivant le lit de la rivière. Impossible de s'enfuir actuellement. Par où s'échapper ? Et puis, le garçon était sans doute capable de courir aussi vite qu'elles. Elles marchèrent en silence.


De temps en temps, l'une des deux amies, à tour de rôle, tournait la tête et regardait en arrière. L'Amérindien suivait.

Rivière d'Étoiles se plaça tout près de son amie et lui parla tout bas.

-Ce n'est pas un Amérindien.

-Tu crois vraiment ?

-Tout à fait. Sa peau blanche sous les bras le trahit.

Caroline se tourna à son tour, puis murmura à son amie:

-Ce n'est pas un garçon, c'est une fille.

-Tu es sûre?

-Regarde-la bien.

Les deux amies continuèrent à marcher un moment, sans rien dire. Elles songeaient, intriguées, à l'attitude étrange de celle qui se faisait appeler Aigle Intrépide. Pourquoi cette fille jouait-elle ce petit jeu?

-Cette gamine est folle et dangereuse, murmura Caroline.


Après avoir marché près de deux heures en pataugeant dans l'eau entre les parois de l'étroit canyon, elles parvinrent à un endroit où, peu à peu, la vallée s'ouvrait. Les trois filles débouchèrent bientôt sur un vaste plateau formé de roches et de sable à perte de vue.

Le ciel se couvrait. Un orage menaçait. Ils peuvent être violents dans ces régions d'Amérique.

Toutes trois marchaient à présent vers une mésa, une montagne en forme de table, qui se profilait à l'horizon. Elles progressaient lentement dans un incroyable éboulis de pierres titanesques.

Un vent violent se mit à souffler brusquement, levant la poussière et balayant le plateau infini où Aigle Intrépide les faisait avancer. L'orage approchait avec son cortège de nuages noirs, menaçants. La balade devenait dangereuse. À chaque instant, elles risquaient de se faire foudroyer. Nos deux amies s'arrêtèrent.

-Tu n'es pas une Amérindienne et encore moins un Amérindien, déclara Caroline en se retournant. Pourquoi nous tiens-tu prisonnières ?

-Entre filles, on devrait plutôt s'entraider, se soutenir, ajouta Rivière d'Étoiles, conciliante.

-Oui, je suis une fille, répondit Aigle Intrépide, mais robuste, forte, endurcie. Je supporte le chaud, le froid, la faim. Vous devez m'obéir. Je vais vous montrer ma force et mon courage. Je ne crains pas de recevoir quelques gouttes d'eau sur le torse, moi. Je ne suis pas une mauviette.

-Tu te crois si forte ?

-Je suis partie de chez moi à l'aube. J'ai jeté mon pique-nique en chemin. Je sais souffrir de la faim sans me plaindre.

-Tu sais, dit Caroline, qui s'avançait vers elle doucement, tu te trompes. Le courage, c'est autre chose. Le courage, c'est par exemple, un soir, à table à la maison, tu as encore un peu faim. Il ne reste qu'un morceau de gâteau au dessert. Tu le voudrais, mais, tu le donnes à ton petit frère, qui en a très envie, en te privant pour lui.

Les trois filles se taisaient. Caroline savait bien de quoi elle parlait. Ils ne sont pas bien riches chez elle. Encouragée par les propos de son amie, Rivière d'Étoiles enchaîna.

-Le courage, c'est aller à l'école tous les jours, souvent à pied, par tous les temps, sous la pluie ou le soleil. Etudier le mieux que l'on peut. S'occuper de ses petits frères ou ses petites sœurs et jouer avec eux, même s'ils t'ennuyent parfois. Ne pas trop souvent déranger les parents qui ont d'autres préoccupations.

Notre amie continua sur sa lancée. 

-Résister sans se plaindre, s'il fait vraiment froid ou trop chaud. Donner le reste d'eau de sa gourde à un petit au lieu de la garder pour soi. Ne pas pleurnicher, même malade. Voilà le vrai courage ! Jeter son pique-nique pour faire semblant d'être une dure, c'est ridicule et moche.

La fille se taisait.

-Dépêchons-nous de trouver un abri, dit soudain Caroline. Nous sommes sur un plateau. L'orage s'annonce violent.Je ne veux pas risquer la foudre.

Un éclair apparut au loin, comme pour confirmer ces paroles sages. Les bourrasques de vent soulevèrent la poussière de plus en plus haut. On l'entendait siffler dans les petites plantes aux épines aiguës et acérées qui poussent un peu partout sur la terre désertique. Le premières gouttes tombèrent.

La fillette s'approcha de ses prisonnières. Elle coupa leurs cordes avec le couteau accroché à la ceinture de son short.

-Je m'appelle Louise, dit-elle. Où peut-on s'abriter ? J'ai peur.


Rivière d'Étoiles observa les environs en silence et découvrit une sorte d'anfractuosité, une petite grotte, à cent mètres, dans la paroi de la mésa. Les trois filles coururent l'une derrière l'autre. Caroline et Rivière d'Étoiles pieds nus, puisque leurs chaussures se trouvaient à côté du sac à dos convoité par le coyote.

Elles parvinrent enfin à la petite caverne et s'y engouffrèrent. Il était temps. La pluie tombait à présent, froide et à torrent. Elles se blottirent toutes les trois, trempées et grelottantes.

-Louise, je ne sais pas pourquoi tu joues aux garçons amérindiens, dit Caroline. Que veux-tu démontrer? 

Elle ne répondit pas. La pluie, le froid, la tempête l'effrayaient. Sa fausse bravoure avait fondu.

Soudain, un éclair, splendide mais impressionnant traversa le ciel. Un coup de foudre suivit, violent. Il les glaça de peur. La boule de feu tomba à quelques mètres à peine. Elles ressentirent davantage un éclatement, comme une bombe qui explose, qu'un grondement.

Louise se mit à pleurer. Elle aurait voulu s'encourir, se blottir auprès de ses parents.

Rivière d'Étoiles et Caroline se taisaient, guère rassurées, et observaient la nature en délire. Elles empêchèrent l'autre gamine, terrorisée, de s'encourir sous la pluie.

-Apprends à te maîtriser, dit Caroline. Restons à l'abri dans la grotte. On redescendra dans le canyon tantôt, peut-être même demain matin s'il le faut. Ici, dans cette caverne, on ne risque rien.

-Vous n'avez pas peur, vous deux ? demanda la fillette.

-Parfois, dans la montagne où j'habite, répondit Caroline, je reste seule quelques heures avec mes petits frères. Ils viennent se coller contre moi quand un orage éclate avec violence. J'ai peur. Mais je ne leur montre pas. J'essaye de les rassurer.

À la lueur des éclairs, Rivière d'Étoiles et son amie observèrent des larmes couler sur les joues de Louise.


Une heure plus tard, le vent soufflait encore ses bourrasques. La pluie diminuait et l'orage s'éloignait. Les trois filles comprirent qu'il faudrait passer la nuit sous les rochers. Elles se serrèrent l'une contre l'autre, comme trois amies à présent.

-Je me sens vraiment nulle en me comparant à vous, murmura Louise. Je ne fais que pleurer.

-Ne dis pas cela, souffla Rivière d'Étoiles en la regardant, car ce n'est pas vrai. Tu es comme nous, mais tu as découvert ce soir et cette nuit le vrai courage. Et pleurer n'est pas un signe de faiblesse.

Caroline et son amie entendirent un "merci" à peine murmuré, tant il venait de loin.

La lune apparut plus tard dans la nuit. Les filles ne dormaient pas à cause de la faim et du froid. Elles se taisaient, assisses à l'entrée de la caverne.

 

Soudain, des coyotes se mirent à hurler. Ils devaient être cinq ou six, peut-être plus. Dispersés ça et là entre les rochers, tous hurlaient, immobiles, sous la lumière pâle de la lune. 

Elles perçurent une présence, quoique invisible. Un de ces chiens de prairie venait d'entrer dans la grotte. Elles virent ses deux yeux luire dans la nuit. Le coyote les observait.

Louise tremblait de peur. Rivière d'Étoiles et Caroline n'étaient pas rassurées non plus. L'une serrait si fort la main de l'autre que ses ongles s'enfonçaient dans la peau.

À tout hasard, Caroline sortit son canif de la poche de son jean. Louise tendit lentement les mains vers son arc et ses flèches.

-Ne fais pas cela, chuchota Rivière d'Étoiles. Si tu tires et que tu ne le tues pas du premier coup, blessé, il va se jeter sur nous. Normalement, le chien de prairie n'attaque jamais l'homme le jour, mais j'espère que la nuit il ne le fait pas non plus.

Quelques coyotes hurlèrent encore au loin. La lune disparut derrière les nuages un instant, plongeant la grotte dans l'obscurité totale. Quand la lumière réapparut, l'animal était parti.

Elles sortirent en silence et ramassèrent des pierres. Elles créèrent un petit mur à l'entrée de leur caverne pour se barricader. Puis, elles se couchèrent sur le sable et finirent par s'endormir, espérant qu'aucune araignée venimeuse, ni qu'aucun serpent ne viendrait les surprendre.

 

Le lendemain, elles redescendirent dans la vallée en suivant le torrent d'eau froide. Elles parvinrent à la cascade en quelques heures. Elles glissèrent de rocher en rocher jusqu'au lac inférieur et le traversèrent en nageant.

Rivière d'Étoiles et Caroline retrouvèrent leur sac à dos bien fermé. Le coyote n'avait pas réussi à l'ouvrir. Elles partagèrent leurs tartines et leur eau avec leur nouvelle amie. Puis chacune retourna chez soi.

Au moment de se quitter, Louise sourit à ses amies.

-Merci pour ce que vous m'avez dit hier toutes les deux. Je n'oublierai jamais.

-Dans quinze jours a lieu le concours de tir à l'arc annuel au village de ma tribu. Inscris-toi, Louise, proposa Rivière d'Étoiles, tu vises si bien.


Quinze jours plus tard, le village amérindien était en fête. Caroline s'y trouvait bien sûr, avec son papa, sa maman et ses frères Timothy, Geoffrey et Patrick. Rivière d'Étoiles et ses sœurs revêtaient pour une fois leurs costumes traditionnels d'Amérindiennes. Elles rayonnaient, ravissantes. Partout on entendait le son des flûtes et des tambours.

Les deux amies aperçurent soudain Louise, près d'un grand barbecue. Elle accompagnait ses parents. Elle portait une jolie salopette bleu ciel. Elle retenait ses cheveux en deux belles tresses.

-Voilà, fit Caroline. Elle s'accepte en fille.

-Enfin presque, sourit Caroline. Elle est quand même habillée en garçon.

-Toi aussi, lança Rivière d'Étoiles en passant la main sur la salopette en jean bleu de sa copine.

 

L'après-midi, un concours de tir à l'arc était organisé. Nos deux amies, se souvenant des prouesses de Louise, l'incitèrent à nouveau de s'inscrire.

La première épreuve consistait à planter deux flèches au cœur d'une cible située à bonne distance. La fillette réussit à y placer les deux siennes. Admiration des autres concurrents. Elle faisait partie des trois meilleurs, à présent, avec deux Amérindiens, dont le champion de l'an passé.

On recula la cible dix mètres en arrière. Placer deux flèches en plein centre des ronds concentriques semblait un vrai défi. Le pari paraissait impossible à tenir. Louise réussit avec une des deux mais rata la cible avec la seconde.

Elle remporta le deuxième prix. Elle était radieuse et fière.

Elle courut embrasser et remercier ses nouvelles amies, et leur montrer son trophée.

Et le soleil brillait dans ses yeux.