Béatrice et François

Béatrice et François

N°27

Le lac des brumes

     Béatrice passait quelques jours de vacances chez sa grand-mère. Elle habite cette jolie vallée d'Allemagne, traversée par la Moselle et qu'on appelle l'Eifel. François était invité.

Cette région, autrefois volcanique, est parsemée de lacs, aux formes arrondies. Ce sont d'anciens cratères de volcans éteints. On peut en faire le tour à pied et nager dans certains d'entre eux.

La grand-mère de notre amie souffrait de rhumatismes. Elle ne pouvait pas accompagner nos amis en promenade.

Très souvent, les deux enfants partaient pour la matinée ou l'après-midi à pied ou à vélo. Ils allaient jouer sur des balançoires au centre du village ou se baigner à la rivière ou dans un lac proche. Un jour, Béatrice voulut conduire son copain au plus bel endroit de la région, le Mosenberg.

-C'est elle aussi une montagne volcanique, dit-elle, couverte de bois de sapins, et au sommet se trouve un étang aux eaux vertes.

Ils reçurent la permission de partir toute la journée, en emportant leur pique-nique. Il faisait très beau, la balade s'annonçait fort belle.


Ils marchaient depuis deux heures déjà. Ils suivaient une route en terre qui grimpait assez raide. Parfois, ils contemplaient la vallée qu'ils apercevaient dans une trouée d'arbres.

Soudain, ils remarquèrent quelques fumées au loin, dans le bois de sapins qu'ils dominaient déjà d'une certaine hauteur. Un feu peut-être ?

Ce n'était pas un incendie de forêt, mais de la brume, qui s'élevait doucement et montait vers le volcan. Elle s'épaississait de plus en plus. 

Après un tournant, ils croisèrent un homme qui venait vers eux. Il descendait vers le village.

-Pardon, monsieur, demanda Béatrice, c'est encore loin le sommet du Mosenberg ?

-Oh non, répondit l'homme, dans une demi-heure, vous y êtes. Mais n'y allez pas les enfants.

-Pourquoi, monsieur ?

-Regardez, la brume se lève. Un phénomène fréquent par ici. Elle monte jusqu'au volcan et remplit le cratère. Là-haut, vous ne verrez rien à cause du brouillard épais. Et puis il vaut mieux ne pas aller là actuellement. Il se passe des choses étranges au bord de ce lac. Certains pêcheurs affirment qu'ils ont vu des lumières et entendu des voix. D'autres prétendent avoir pêché des poissons à trois yeux.

L'homme partit.

Béatrice regarda François, François regarda Béatrice. Ils se firent la réflexion qu'ils marchaient depuis longtemps déjà et que cela valait la peine de risquer d'aller jusqu'au sommet quand même. Ils continuèrent leur ascension.


Après une bonne demi-heure, ils parvinrent au bord du cratère. Le brouillard s'y répandait. Quarante mètres plus bas, on devinait encore la surface du lac aux eaux vertes, mais sa couleur, comme celles des très nombreuses fleurs parsemées le long des rives, perdait son intensité dans la brume.

Nos amis descendirent dans le cratère par un sentier étroit et abrupt et marchèrent jusqu'au bord de l'eau. Le sol devint spongieux. Tout à présent apparaissait gris, silencieux et mystérieux.

Lorsque Béatrice et François arrivèrent au bord du lac, les crapauds se turent un moment, mais à présent, ils recommençaient leur chant dans le brouillard de plus en plus dense. On ne distinguait plus rien.

Les deux amis passèrent sur un ponton en bois qui permettait d'avancer de quelques mètres au-dessus de l'eau vers le milieu du lac. C'était un endroit apprécié par les pêcheurs. Ils ne rencontrèrent personne. Ils s'assirent sur les planches. L'endroit, impressionnant, n'était troublé que par le coassement monotone des batraciens.
       
-C'est un peu sinistre, chuchota la fillette. J'aurais voulu que tu découvres cet endroit par beau temps. C'est si joli !

-Oui, ça fait même un peu peur, avoua son copain.  Tiens... On n'entend plus rien du tout. Pas même le chant des grenouilles. Pourquoi se taisent-elles de nouveau ? Et plus un cri d'oiseau, ajouta le garçon. À croire qu'ils se sont envolés. On ferait mieux de partir nous aussi.

-Tu as raison, allons-nous-en. Ce silence me donne le frisson.

 
Ils se levèrent et marchèrent sur les planches de la jetée en direction de la rive.

Juste à ce moment, ils perçurent un bruit d'eau.

Les enfants s'arrêtèrent un instant. Quelqu'un vient ? Un promeneur ? Non, ça se formait au milieu du lac. Des bulles, des remous. La surface de l'eau se plissa. Ils virent arriver des petites vagues et entendirent leur clapotis sur la berge. Or, si l'eau s'agitait ainsi, c'est que quelque chose remuait au milieu de l'étang...

Effrayée, Béatrice emmena François derrière un buisson. Ils se couchèrent à plat ventre et écoutèrent.

Soudain, une lumière fendit l'obscurité. Un phare apparut au centre du lac. Il se mit à tourner doucement sur lui-même. Il perçait le brouillard. Son faisceau se déplaçait très lentement, comme s'il fouillait les rives. Le rayon approchait des enfants.

-Ne bougeons plus, murmura François.

-D'accord, et taisons-nous, ajouta Béatrice. Sinon, ils vont nous repérer.

La clarté du phare approchait inexorablement de nos deux amis. Quand elle arriva à l'endroit où se trouvait le buisson derrière lequel se cachaient les deux enfants, elle s'arrêta.

-On dirait qu'il nous voit, souffla le garçon.

-Tais-toi, chuchota sa copine, j'ai très peur.

Ils entendirent un fort bruit d'eau, comme si tu enlèves le bouchon de la baignoire chez toi et que l'eau s'écoule dans le tuyau. Puis le silence revint. Une voix assez rauque les appela par leurs prénoms.


-... Béatrice, François, levez-vous, venez.

-On ne bouge pas, dit notre amie en tremblant.

-...Venez, répétait la voix... Béatrice... François... Approchez.

-Comment connaît-il nos noms ? demanda le garçon.

-Que fait-on ? murmura la fillette en frissonnant.

-On est vus, affirma François. Allons-y, ça ne sert à rien de rester ici, il nous a repérés.

-On ne joue pas à cache-cache hélas, fit Béatrice.

-Je sais, souffla son copain d'une voix inquiète.

Ils se levèrent tous deux et s'approchèrent du bord du lac. L'eau avait disparu. L'étang du cratère s'était vidé. Ils regardèrent les pierres humides et la boue. Quelques lumières vertes semblaient tracer un sentier sur leur gauche.

-...Venez, répéta la voix. Suivez les lumières vertes.

Le cœur battant, se donnant la main, ils marchèrent sur les cailloux et dans la vase qui tapissait le fond du lac. Ils arrivèrent devant une grotte toute noire.

-...Entrez.

Ils y pénétrèrent et s'arrêtèrent assez vite devant une sorte de herse, rouillée.

-...Faites glisser le verrou.

Ils le débloquèrent, puis ils poussèrent les barreaux. La grille s'ouvrit en grinçant. Ils avaient de plus en plus peur. Ils descendirent plus profondément dans la caverne et parvinrent devant une seconde barrière. Celle-ci était comme neuve.

Au fond de la grotte, derrière des barreaux luisants, vers la gauche, ils aperçurent une sorte de grand fauteuil, d'où dépassait une tête qui bougeait. Quelqu'un sans doute, mais qui semblait leur tourner le dos. À droite, on discernait quelques lumières qui se reflétaient sur quelque chose en métal, mais ils ne savaient pas ce que c'était.


Un plateau flottant seul, en l'air, s'approcha d'eux, de l'autre côté de la grille fermée. Sur ce plateau, se trouvaient trois pierres rondes, une rouge, une bleue et une verte, grosses comme des balles de tennis. On n'aurait pas pu refermer son poing dessus.

-...Vous pouvez en choisir une.

Elles étaient magnifiques toutes les trois.

-La rouge? proposa François.

-Non, la bleue est plus jolie, fit Béatrice. Ou la verte.

-Oui, c'est la plus belle, renchérit le garçon.

Ils se mirent d'accord pour la verte.

-On peut la prendre monsieur ?

-...Je ne suis pas un monsieur.

-Excusez-moi. On va choisir la verte, madame.

-...Je ne suis pas une dame.

-Vous êtes quoi alors ? demanda Béatrice.

-... Tu es trop curieuse, répondit la voix. Emportez cette bille. Cadeau. Je vous demande de me rendre un petit service en échange. Demain, vous allez revenir et m'apporter quatre choses. Je veux du papier et un crayon. Il me faut aussi une bougie et des allumettes.

Nos amis se regardèrent. Ce n'était pas bien difficile à trouver.

-...Demain à la même heure, insista la voix. Maintenant partez vite car l'eau du lac remonte.


Les deux amis arrivèrent à la sortie de la grotte. Ils eurent de l'eau jusqu'aux genoux. C'est avec les baskets trempées qu'ils sortirent du lac. Le bas de leurs jeans était mouillé aussi. Le brouillard se dissipa en quelques instants.

Les deux enfants quittèrent le cratère en admirant le paysage. Ils retrouvèrent le sentier qui menait au village et revinrent à la maison.


Au soir, chez la grand-mère, ce ne fut pas bien compliqué de rassembler les objets demandés, la bougie, la boîte d'allumette, le papier, le crayon. Ils placèrent le tout dans leur sac à dos.

Après le bain et le repas du soir, la vieille dame vint les embrasser dans leur chambre. Le jean de François traînait à terre aux pieds de la chaise où le garçon l'avait laissé. Elle le prit et le secoua pour le défroisser. La pierre verte, restée dans la poche, roula sur le sol. La grand-mère la ramassa et la regarda. Elle la tendit vers la lumière et l'observa encore très attentivement.

-Béatrice, dit-elle, c'est une pierre précieuse ! Une émeraude !

-Une émeraude ! répéta la fillette étonnée.

-Oui. Où l'as-tu trouvée ? Je n'en ai jamais vu une pareille. Je ne savais pas qu'il en existait des si grosses. Une pierre comme cela, doit valoir une fortune.

-Quelqu'un nous l'a offerte.

-Les enfants, vous ne pouvez pas accepter des cadeaux pareils. Vous devez la rendre demain à la personne qui vous l'a remise.

-Si tu veux, soupira Béatrice, un peu penaude.

    
Le lendemain donc, ils emportèrent leur pique-nique, les quatre objets et l'émeraude et retournèrent au Mosenberg. Ils parvinrent sans difficulté au sommet de la montagne. Le cratère se remplissait déjà de brouillard.

Ils descendirent dans la grisaille et s'arrêtèrent à l'endroit où ils s'étaient cachés hier. Cette fois-ci, ils ne se dissimulèrent pas. Ils restèrent debout au bord de l'étang et attendirent.

Le phare apparut, l'eau fit des remous, le lac se vida. Ils suivirent les lumières vertes et entrèrent à l'intérieur de la grotte. Ils passèrent la grille rouillée laissée ouverte hier en sortant et atteignirent l'autre barrière.

Un plateau arriva près d'eux. Il flottait comme l'autre fois. Mais celui-ci était couvert de velours bleu et vide.

-...Placez les objets là-dessus.

Ils posèrent la bougie, les allumettes, le papier et le crayon. Le plateau glissa en l'air vers le grand fauteuil où nos amis croyaient apercevoir quelqu'un. Il y eut un moment de silence.

-Vous êtes un poisson, chuchota François.

-...Je ne suis pas un poisson, répondit la voix.

-Ou un crapaud, proposa Béatrice.

-...Je vous remercie. Et je ne suis pas un batracien.

À ce moment-là, l'autre plateau, le rouge, revint près de nos amis. Les deux pierres qui restaient, la rouge et la bleue, s'y trouvaient toujours.

-...Choisissez encore une pierre.

-On ne peut pas, expliqua Béatrice. Ma grand-mère dit que c'est un trop gros cadeau pour nous. On doit même vous rendre la verte, l'émeraude.

-...Choisissez une des deux pierres et emportez-la.

Nos amis se regardèrent. François proposa de prendre la rouge qu'il trouvait très belle, le rubis. Béatrice préférait le saphir bleu foncé. Comme ils hésitaient, la voix s'éleva à nouveau :

-...Ne vous disputez pas. Prenez les deux. Une pour chacun.

-C'est trop, monsieur, s'écria Béatrice, honteuse de leurs tergiversations.

-...Je ne suis pas un monsieur.

-Oui, mais c'est trop quand même.

-...Je possède des milliers de pierres comme celles-là chez moi. Vous pouvez les emporter toutes les trois. J'ai encore un service à vous demander.

Les enfants écoutèrent.

-...Dans le village où vous habitez, se trouve un cimetière entouré d'un mur de pierres grises. En longeant ce mur, dans l'enclos, vous en découvrirez une blanche, descellée. Elle ne tient plus très bien. Retirez-la, et derrière, vous trouverez une grosse clé en fer. J'en ai besoin. Apportez-la moi, demain, à la même heure.

-D'accord, dirent les amis.

Béatrice et François s'apprêtèrent à faire demi-tour.

-...Dépêchez-vous car l'eau monte dans le lac. Et fermez la grille, avec le verrou. Je supporte mal l'humidité.

Les deux amis se précipitèrent et refermèrent la grille rouillée derrière eux. L'eau entrait déjà dans la grotte. Elle leur vint jusqu'à la ceinture. Leurs tennis, leurs jeans furent trempés. Ils durent même se dépêcher vers la berge car l'eau montait aussi vite qu'ils nageaient. Enfin, ils atteignirent le bord. Ils revinrent à la maison. Comme il faisait beau, les vêtements séchèrent en chemin.


-Il y a une chose que je ne comprends pas, réfléchit François.

-Rien qu'une? s'étonna Béatrice. Moi je me pose plein de questions.

-Oui, d'accord, répondit le garçon. Mais il ou elle, enfin « la voix » a demandé qu'on glisse le verrou car il ou elle n'aime pas l'humidité. Mais l'eau du lac entrait déjà dans la grotte quand on en est sortis. Elle va évidemment passer entre les barreaux. Il se moque de nous.

-En tout cas, affirma Béatrice, pour les cadeaux, il est drôlement généreux.

   

Ils passèrent devant le cimetière en retournant au village. Ils y entrèrent. Ils observèrent le mur et aperçurent en effet une pierre blanche au milieu des grises. Ce ne fut pas facile de l'atteindre. Il fallut enjamber une tombe ou deux, passer au milieu des orties et des ronces.

Enfin, ils parvinrent à la pierre. Ils l'enlevèrent et derrière, ils trouvèrent une énorme clé en fer. Elle mesurait bien vingt centimètres de long. Béatrice la glissa dans la poche arrière de son jean.

Les deux enfants retournèrent chez la grand-mère. Ils lui expliquèrent que "la voix" refusait de reprendre sa pierre et leur en avait même donné deux autres.

La grand-mère demanda où se trouvait cette personne. Ils évoquèrent le lac du Mosenberg. La vieille dame se mit dans tous ses états. Pas question de retourner là-bas.

-C'est un lieu d'épouvante, dit-elle. On aurait aperçu des lumières, des crapauds géants, des poissons à trois yeux, peut-être des monstres abominables.

Non, en aucun cas, des enfants ne pouvaient retourner là-bas.

Nos amis parlèrent de la clé. Ils la montrèrent. Ils ajoutèrent qu'ils devaient l'apporter demain à l'étrange personnage. La grand-mère alors leur donna l'autorisation, en regrettant de ne pas avoir la force de les accompagner et en leur recommandant la plus extrême prudence.


Quand ils arrivèrent au sommet du volcan, le brouillard était déjà épais. On voyait à peine où on mettait les pieds. Le lac se vida de son contenu. Ils ouvrirent la grille rouillée de la grotte, puis le cœur battant la chamade, ils se présentèrent à la seconde barrière.

Le plateau couvert de velours bleu arriva. Ils y posèrent la clé. Puis il partit en flottant vers l'étrange personnage.

-...Très bien, affirma la voix.

-Je voudrais vous poser une question, osa Béatrice.

-...Je t'écoute.

-Êtes-vous un fantôme ?

-... Je ne suis pas un fantôme.

-Un revenant ou un mort-vivant ? suggéra François.

-...Vraiment pas.

-Puisque je ne peux pas savoir ce que vous êtes, dites-moi, comment faites-vous pour vivre ici ? demanda le garçon. Quand le lac se remplit d'eau, elle passe à travers les grilles je suppose, même si elles sont fermées.

-...Exact. Tu comprendras tout cela ce soir à vingt-deux heures précises. Mets-toi à la fenêtre de la maison où tu habites, avec ta copine et regarde bien. Maintenant partez. L'eau du lac est déjà haute.

Les enfants se précipitèrent. L'eau leur vint jusqu'au cou. Ils durent nager pour en ressortir. Au grand soleil d'été, ce fut un vrai moment de bonheur, même tout habillés.

Ils revinrent à la maison les t-shirts, jeans et tennis encore bien humides et expliquèrent les derniers évènements à la grand-mère de Béatrice. Ils promirent de ne plus retourner au volcan.


Le soir, vers dix heures moins quart, la vieille dame installa un fauteuil dans sa chambre, devant la grande vitre qui donne sur la montagne du Mosenberg. Elle ouvrit tout grand. Nos amis posèrent le saphir, l'émeraude et le rubis sur l'appui de fenêtre et regardèrent au loin. La nuit était belle, pleine d'étoiles. Il faisait un peu froid. La lune n'était pas encore levée.

Quand l'horloge de la maison sonna dix coups, ils virent une énorme boule de feu sortir du cratère de l'ancien volcan. Elle monta dans le ciel, immense et très lumineuse. On aurait cru un soleil.

Sitôt en plein ciel, elle explosa sans bruit et dispersa des milliers d'étincelles, comme un gigantesque feu d'artifice illuminant la terre de toutes ses couleurs. Le spectacle était d'une incroyable beauté. Les étincelles multicolores tourbillonnèrent et flottèrent dans le ciel pendant plusieurs minutes.

Soudain au milieu de ces lumières, un objet encore plus brillant apparut, une sorte de triangle blanc, presque aveuglant et qui fila très vite vers les étoiles.

-C'était un extraterrestre, dit François. Je n'y avais pas pensé.

Nos amis perdirent la fusée de vue. Ils ne la revirent d'ailleurs jamais.


Le lendemain, ils racontèrent leur aventure aux autorités de la région qui décidèrent d'explorer le lac du volcan. Ils firent venir une équipe de plongeurs. Ils descendirent au fond du lac du Mosenberg, munis de masques et de bonbonnes d'oxygène.

Ils aperçurent la grotte et y pénétrèrent. Ils atteignirent une grille rouillée fermée. Ils poussèrent le verrou et avancèrent plus avant, mais ils ne découvrirent pas la seconde.

Au fond de la grotte, flottait une feuille de papier, près d'une bougie, étrangement allumée malgré sa présence sous l'eau. Ils purent lire un mot, puis la bougie s'éteignit et le papier disparut. Il était écrit : « astéroïde B612 »

Nos amis observèrent tous les soirs les étoiles, en pensant à leur étrange ami qui y était reparti.

Mais pendant l'extraordinaire feu d'artifice, leurs trois pierres s'allumèrent, puis vibrèrent, puis se transformèrent en trois magnifique petites billes en or, qu'ils gardèrent toujours en souvenir du monsieur ou de la dame ou de..., ils ne savent toujours pas, mais qui était de toute façon leur généreux ami.