Christine

Christine

N°40

Quatre pierres magiques

     -Papa, j'ai la tête qui tourne. Je sens des nausées et j'ai des crampes au ventre.

Christine s'assit sur un tronc d'arbre aux côtés de son père. Ils venaient de finir le casse-croûte emporté avec eux au matin.

Notre amie a le visage radieux d'une enfant de dix ans, astucieuse, pleine de vie, aimable et serviable. Elle ne va pas à l'école car le village est trop loin. Elle étudie avec sa maman à la maison. Christine a le don de parler à certains animaux, les quatre pattes, les deux pattes et les serpents. 

Parfois elle aide son père, bûcheron, au milieu des bois. Elle empile avec soin les bûches coupées le long du chemin ou charge une remorque que l'on ramènera tantôt à la maison.

Ce jour-là, elle travaillait sans relâche depuis l'aube.

Il faisait étouffant, la chaleur lourde, moite, immobile du plein été. Elle ne portait que sa vieille salopette en jean et des sandales de toile aux pieds, mais elle transpirait beaucoup. Quelques lignes brunes de sueur mêlée à de la poussière zébraient ses joues entre ses longues tresses.

-Tu m'as bien aidée, ma chérie, dit le papa. Retourne à la maison. Je crois que tu as trop chaud. Merci pour ton précieux coup de main.

Christine choisit de ne pas suivre la route sinueuse et un peu longue qui mène chez elle, mais de passer à travers tout. Ce serait plus direct et peut-être plus rapide.

Voilà pourquoi, en traversant une clairière qu'elle ne connaissait pas, elle fit une étrange découverte qui lui fit vivre ensuite une incroyable aventure.


Elle marchait depuis une demi-heure, écartant les fougères un peu coupantes, évitant de se griffer aux ronces, quand elle déboucha dans un vaste espace d'herbes hautes, de fleurs et de papillons. Une masse grise encombrait cette clairière.

La surface de ce rocher arrondi, de la taille d'une tortue géante, était criblée d'une multitude de trous. Christine s'en approcha.

Cette pierre faisait penser à une énorme ruche d'abeilles abandonnée. Notre amie fit encore trois pas, avec prudence.

Elle observa la surface gris cendré, un peu rugueuse. Elle comprit qu'elle venait de découvrir une roche de lave, émise, catapultée, il y a des millions d'années, depuis la zone de volcans, aujourd'hui éteints, qui jouxte la forêt des Grands Ormes où elle habite.

Les trous, nombreux comme ceux que l'on voit à la surface de la pomme d'un arrosoir, se prolongeaient vers le centre du rocher en petits tunnels de taille irrégulière. Certains étaient noyés d'eau de pluie.

Notre amie, curieuse comme toujours, aperçut une pierre ronde au fond de quatre d'entre eux. Passant la main, puis glissant le bras, elle réussit à les extraire hors de leurs conduits.

Elle en chercha d'autres ensuite, mais elle n'en trouva plus.


Chacun de ces cailloux plats et lisses, de forme ovale, mesurait environ cinq centimètres dans son plus grand diamètre et comportait deux surfaces lisses à la manière de grosses pièces de monnaie ou de biscuits.

Elle découvrit sur l'une des deux surfaces de chacun d'entre eux un dessin gravé en bas-relief. Sur l'une, une fleur à sept pétales, sur l'autre un papillon, sur la troisième un oiseau, et sur la quatrième une libellule.

Christine regarda autour d'elle.

Pouvait-elle emporter ces jolies pierres gravées? Elle pensa à juste titre qu'elles traînaient là depuis des années, des centaines d'années, des milliers peut-être. Elle les glissa dans la poche de sa salopette puis continua sa marche vers la maison.

Tiens, elle ne ressentait plus ses crampes et ses vertiges.

Revenue chez elle, elle posa ses quatre trouvailles sur la table dans sa chambre, au hasard, mais en carré. L'oiseau, la libellule, le papillon, la fleur à sept pétales.

Elle les observa encore, les prenant à tour de rôle en main, souriante, heureuse de sa découverte.


La nuit tomba, noyant les couleurs du jour dans le gris argenté des rayons de la lune qui venait de se lever. Chachou, le hibou de notre amie, se posa sur le bord de la fenêtre de la chambre comme tous les soirs. Il lui a appris autrefois à parler aux animaux et à comprendre ce qu'ils disent.

-Comme c'est joli! dit-il en hululant.

-Que vois-tu de joli ? demanda Christine.

-Ça, fit le hibou en pointant son aile vers la table.

Elle s'assit dans son lit et aperçut une lueur. Elle se leva et s'avança vers la table. Les quatre pierres créaient une image en trois dimensions, comme un hologramme, mieux encore...

 La fleur se dressait au centre d'un cube transparent dont la base était formée par les quatre pierres. Le papillon était posé sur l'un des sept pétales jaunes. La libellule tournait autour en cercles gracieux. Christine ne voyait pas l'oiseau mais elle l'entendait chanter.

-Quelle merveille! s'extasia notre amie.

Le hibou partit.

Elle tendit le pouce et l'index et tenta de saisir le papillon. Il s'envola. La libellule ne se laissait pas attraper. Alors elle toucha l'un des sept pétales jaunes et fut prise aussitôt par un étrange vertige, pas du tout comme ceux qu'elle avait ressentis à midi dans la forêt. Elle eut l'impression de s'évanouir.

Tout disparut autour d'elle.


Christine ouvrit les yeux quelques instants plus tard, avec la sensation de s'éveiller.

C'était le soir. Elle se trouvait dans une forêt qu'elle ne connaissait pas, au bord d'une rivière qu'elle n'avait jamais vue. Un oiseau chantait. Elle sentit les quatre pierres dans la poche de sa salopette.

Une libellule bleue vint tourner autour de notre amie, puis s'éloigna en direction d'un îlot qui divisait la rivière en deux courants inégaux. Un îlot couvert de roseaux et de berces en fleur.

La libellule allait et venait sans cesse, cherchant, dirait-on, à convaincre notre amie de la suivre.

Christine entra dans l'eau avec ses sandales de toile et sa salopette. Elle s'arrêta un instant, étonnée...

Pourtant, chez moi, au départ, dans ma chambre, j'étais pieds nus et en pyjama, songea-t-elle.

Elle atteignit l'îlot sans difficulté.


La libellule la conduisit entre les roseaux dont les tiges plongeaient dans la boue, forçant notre amie à y patauger. L'insecte se posa sur une fleur. Christine reconnut celle aux sept pétales jaunes.

Juste à côté, se trouvait une sorte d'anneau en fer, à moitié enfoncé dans la vase.

Notre amie, intriguée, saisit l'anneau mais ne réussit pas à l'extraire de la boue.

Elle se baissa, puis se mit à genoux. Elle glissa la main le long de l'anneau et découvrit qu'il se prolongeait par une longue barre de fer, puis par quelque chose qui formait un angle droit. Mais quoi?

La curiosité à vif, elle empoigna la barre de fer. Tirant de toutes ses forces, elle dégagea une énorme clé très lourde, imposante, et joliment sculptée.

Notre amie se leva et retraversa le courant de la rivière pour rejoindre la route en terre qu'elle venait de quitter. Elle rinça plusieurs fois la clé en la plongeant dans l'eau claire et tenta d'ôter la boue qui collait à sa salopette, mais sans grand succès.


Que faire de cette clé ? Et surtout, où aller ? Comment retourner chez elle ?

La nuit tombait.

Christine entendit le bruit de sabots de chevaux martelant les pierres du chemin. Une troupe de trente-deux cavaliers approchait.

Notre amie se mit de côté pour les laisser passer mais ils s'arrêtèrent à sa hauteur. Ils étaient tous armés d'arbalètes.

L'un d'eux l'observa d'un air mauvais, puis il appela son chef.

-Ganelon !

Le commandant de la troupe s'approcha.

-Où as-tu trouvé cette clé? demanda-t-il d'une voix bourrue.

-Là, sur l'île.

-Comment savais-tu qu'elle s'y trouvait?

-Je ne le savais pas... Une libellule m'a menée vers cet endroit. Tout vient de quatre pierres, que je commence à croire magiques, et que j'ai découvertes dans une clairière.

-Tu n'es donc qu'une voleuse.

-Ce n'est pas vrai! cria notre amie.

-Conduisons-la chez le prince, proposa l'un des hommes.

-Ligotez-la, on l'emmène. Et toi, donne-moi ça, commanda Ganelon.

L'homme s'empara de la clé en fer en l'arrachant avec rudesse. Christine se retrouva les mains liées, et tenue comme en laisse au bout d'une longue corde. Elle dut suivre la troupe en courant derrière les chevaux pour ne pas tomber et être traînée au sol.


Elle arriva en vue d'un imposant château. Ses tours, sur lesquelles flottaient de nombreux drapeaux, avaient fière allure. Il était entouré de douves couvertes en partie par des nénuphars.

Les hommes de la troupe la firent entrer par une porte étroite puis l'obligèrent à descendre un escalier sombre. Ils la poussèrent dans un cachot et refermèrent la porte derrière elle.

Christine s'assit sur les dalles humides et se mit à pleurer.

Puis elle sortit les quatre pierres de sa poche et les posa sur le sol. L'hologramme apparut dans l'obscurité du cachot. La fleur était au centre, l'oiseau chantait, le papillon était posé sur l'un des sept pétales et la libellule tournait autour.

Notre amie entendit du bruit dehors. On venait. Elle reprit les quatre pierres et les glissa dans la poche de sa salopette.

-Sors de là.

Elle se retrouva devant le terrible Ganelon. Il lui lia les mains derrière le dos. Il tenait la longue clé en fer glissée à sa ceinture.

-Avance, monte cet escalier. Le prince veut te voir.

Pas rassurée du tout, Christine suivit de longs couloirs, puis entra dans une somptueuse salle à manger. Une cinquantaine de personnes se trouvaient là autour de grandes tables, installées en fer à cheval.


Un silence se fit dans l'assemblée. Ganelon poussa notre amie vers le centre du cercle, devant la table du prince.

-Voici la sorcière, monseigneur.

-Détache-lui les mains.

-Faites attention, monseigneur. Elle peut être dangereuse ou bien tenter de s'enfuir. Regardez ses vêtements sales. Et en plus, elle se déguise en garçon. Ce doit être une fille de sorcière ou une enfant de misérables braconniers. Nous l'avons trouvée près de la rivière. Elle tenait cette clé en main, celle qui avait disparu et que vous recherchez depuis la mort de votre père.

Ganelon posa la lourde clé sur la table du prince. L'homme avait un regard bon. Il observa Christine des pieds à la tête en silence.

-Je t'ai demandé de lui libérer les mains, dit-il ensuite.

Il fit signe à notre amie d'approcher. Elle fit deux pas en avant.

-Où as-tu découvert cette clé ?

-Sur un îlot de la rivière, prince. Elle était enfoncée dans la boue, entre les roseaux.

-Comment savais-tu qu'elle se trouvait là ?

Christine hésita un instant avant de répondre. Allait-on la prendre pour une folle ou pour une sorcière si elle révélait la vérité ? Elle observa l'assemblée. Tous ces gens richement habillés la regardaient en silence. Le prince lui parut digne de confiance.

-Je suis arrivée à cet endroit par la magie de quatre pierres que j'ai découvertes par hasard dans la forêt où j'habite avec mes parents. Elles m'ont menée, je ne sais pas pourquoi ni comment, au bord de la rivière. Une libellule m'a invitée à la suivre sur l'île et là, j'ai découvert la clé enfouie aux trois quarts dans la boue.

-Une libellule, dit le prince avec un regard amusé.

-Celle qui apparaît entre mes quatre pierres.

-Peux-tu nous les montrer ?

Christine les posa sur la table, en carré. Mais l'hologramme n'apparut pas.

-Il y a trop de lumière, affirma notre amie. Il faut attendre que le soleil se couche et que la nuit tombe tout à fait.

-Assieds-toi à ma table, ordonna le prince. Et qu'on lui apporte à manger.


La nuit couvrit bientôt le château qu'on illumina de mille bougies. Notre amie ne toucha guère au repas qu'on lui servait. La peur l'en empêchait et surtout, elle se demandait comment retourner chez elle.

-Montre-nous ta libellule à présent, ordonna le prince.

-Il y a encore trop de lumière dans la pièce, répondit Christine. Vous ne verrez rien.

-Qu'on éteigne les bougies, sauf deux, une à chaque extrémité de la salle, près des portes.

-Prince, dit Ganelon, vous prenez des risques. La gamine va s'enfuir ou vous jeter un sort.

-Range ton épée, Ganelon, et recule de trois pas.

Notre amie sortit les quatre pierres de la poche de sa salopette et les posa en carré sur la nappe blanche devant le prince. L'hologramme parut, avec la fleur, le papillon, la libellule et l'oiseau qu'on entendait chanter.

-Quelle merveille! s'écrièrent les gens autour de la table.

-Sais-tu à quoi sert la clé que tu as découverte ?

-Non.

-Ganelon, selle mon cheval. Nous partons. Que dix gardes armés d'arbalètes nous accompagnent. Nous allons à la tour noire. On emmène cette jeune fille.

-Bien maître.


Le prince se leva et confia la clé à Ganelon. Puis, il fit signe à notre amie de le suivre.

Elle glissa les quatre pierres dans sa poche et descendit un grand escalier somptueusement éclairé. Tous passèrent dans la cour du château.

Dix gardes armés attendaient sur des chevaux de belle allure. Celui du prince était encore plus beau. Il portait une magnifique robe noire. C'était peut-être un Frison.

-Tu sais monter à cheval ?

-Non, avoua Christine.

-Alors viens sur le mien, dit le prince. Et maintenant en route. Nous allons à la tour noire, celle située de l'autre côté de la colline interdite.

Ils partirent dans la nuit. Les soldats portaient chacun une torche allumée à la main. La lune, pleine, brillait au-dessus des arbres.


Ils arrivèrent assez vite au pied d'une vieille tour de pierres noires. Le haut semblait être en ruine, mais le bâtiment avait encore fière allure. Elle se dressait entre les arbres, au pied d'un escarpement de sombres rochers.

La troupe s'arrêta devant une énorme porte faite de volumineuses poutres en bois. Elle était fermée. Une serrure ornée de sculptures en fer, en protégeait l'accès. L'orifice avait la taille de la clé que Christine avait découverte sur l'île.

-Donne-moi la clé, Ganelon.

-Prince, vous savez ce qui se cache derrière cette porte...

-Je sais, mais depuis le temps, la bête doit être morte.

Tous mirent pied à terre. Les gardes formèrent un demi-cercle, arbalète en main. Les torches éclairaient la porte en jaune et en rouge. Un hibou hulula dans le bois.

Le prince introduisit la clé dans la serrure et la fit tourner. Un grincement sinistre se fit entendre, suivi par le bruit sec du claquement du pêne qui se dégagea de la gâche. La lourde porte s'entrouvrit.

Chacun retenait son souffle en silence. La charnière grinça à son tour quand deux hommes, désignés par Ganelon, ouvrirent tout grand.


Là se trouvait le squelette d'un dragon ou d'une vouivre, ce serpent fabuleux, ailé, dont on parle dans les légendes. Le crâne, percé de deux trous qui avaient dû contenir les yeux, mesurait près de deux mètres de haut. Le corps, dont il ne restait que les côtes et la colonne vertébrale se prolongeait vers le fond d'un long couloir plongé dans la nuit.

Tous reculèrent. Christine poussa un cri.

-Sais-tu ce qui se trouve derrière ce monstre ?

-Non, prince.

-Reste ici. Voici une torche allumée pour t'éclairer. Les autres, suivez-moi.

Le prince, Ganelon et les soldats entrèrent dans la tour et longèrent le squelette, l'éclairant de leurs flambeaux. 

Ils dépassèrent les ossements et disparurent au tournant du couloir qui semblait s'enfoncer dans les profondeurs de la terre.


Notre amie resta seule, à l'entrée, le flambeau à la main. La flamme luisait sur l'horrible squelette.

Elle fit un pas en avant. Elle venait de remarquer quelque chose qui brillait dans le noir. Ça scintillait en rouge.

Elle avança la torche vers la gueule effrayante et l'éclaira mieux.

Elle vit une bague, accrochée à une dent. Une bague en or, enchâssée d'un rubis de belle taille et sans doute de grande valeur.

Elle tendit le pouce et l'index, malgré sa peur de provoquer un malheur, mais sa curiosité était la plus forte. Elle retira la bague et l'observa avec soin.

-Quelle merveille! murmura Christine.


La troupe revenait. Les hommes se glissèrent le long du squelette et entourèrent notre amie.

-Regardez, dit-elle en tendant la bague au prince. Regardez, je l'ai trouvée accrochée à une dent du dragon.

-C'est sans doute ce qui reste de quelque voleur audacieux ou de quelque chevalier un peu fou, qui aura tenté autrefois de voler le trésor que la bête gardait. Conserve-la en souvenir de ton passage en mon château, dit le prince.

Notre amie remercia d'un grand sourire, puis la passa à son doigt.

Ganelon referma la porte avec la lourde clé qu'il confia ensuite à son maître.

-Allons-y, mes amis. On retourne au château. Mes invités m'attendent, impatients de connaître le récit de notre visite à la tour noire. Toi, jeune fille, tu es libre. Retourne chez toi.

La troupe disparut dans le bois. Un instant encore, Christine suivit des yeux la lueur des torches qui bientôt disparut, laissant notre amie au pied de la tour éclairée par la seule lumière de la pleine lune.


Elle s'assit et sortit de sa poche les quatre pierres qu'elle avait conservées avec soin. Elle les posa en carré sur un rocher plat. L'hologramme se forma aussitôt.

Elle tenta de saisir la libellule, mais en vain. Le papillon voltigeait bien trop vite lui aussi. Elle toucha l'un des sept pétales et le prit entre le pouce et l'index. Il se détacha.

Elle le serra entre ses doigts et fut reprise par le même vertige qui l'avait tantôt emmenée de sa chambre en ces lieux mystérieux.

Elle se retrouva assise près de son lit, pieds nus et en pyjama. L'hologramme brillait sur le tapis.

Elle l'observa avec attention. Quelque chose avait changé. La fleur ne possédait plus que six pétales jaunes.

Notre amie rangea les pierres dans un tiroir de sa table-bureau et se coucha, épuisée par les émotions causées par son aventure.


Le lendemain, en s'éveillant, elle crut avoir rêvé.

La bague n'était plus à son doigt. Plus aucune trace du merveilleux rubis que le prince lui avait donné.

Plusieurs fois elle tenta de faire apparaître le si bel hologramme en plaçant les pierres en carré dans la nuit ou dans la journée. Même à la pleine lune. Jamais il ne se reforma.

Les jours passèrent. Christine pensait souvent à son incroyable aventure. Longtemps elle se demanda si elle avait vécu tout cela ou si ce n'était qu'un beau rêve...