Epouvante - Horreur

Epouvante - Horreur

N°25

Le ranch aux lapins

     Si les histoires d'horreur te font peur, si la nuit, tu fais vite des cauchemars, si tu es seul dans ta chambre à lire ces lignes et que l'orage dehors menace, alors ne va pas plus loin et sélectionne une autre histoire.

Si le craquement d'une armoire dans le silence pesant te fait sursauter puis rire, si les morts-vivants t'amusent, si tu aimes avoir un peu peur, continue...

 

     Tu sais que Caroline a trois petits frères. L'aîné, neuf ans, s'appelle Timothy. De son côté, Rivière d'Étoiles, son amie a dix ans comme elle et trois petites sœurs. La plus grande porte le nom amérindien de Nicole-Chelly.

Caroline et Rivière d'Ètoiles ainsi que Timothy et Nicole-Chelly ont la grande chance, maintenant qu'ils habitent à Blanding et que les affaires des parents vont bien, de posséder chacun et chacune un cheval. Souvent, les trois filles et le garçon font de grandes balades dans les déserts ou dans les bois des environs ou encore à travers les collines. Un vrai bonheur.

Ce jour-là, tous les quatre s'apprêtaient à partir. Ils voulaient atteindre le sommet de la grande mesa d'où l'on aperçoit un merveilleux paysage. Ce point de vue se situe assez loin. La balade allait durer toute la journée.

Les parents de Caroline recommandèrent à Timothy de bien obéir à sa grande sœur. Notre amie affirma que c'était un vœu pieux parce que le garçon, plutôt remuant, ne l'écoute guère. Elle et lui se disputent souvent.

Ils rejoignirent Rivière d'Étoiles et Nicole-Chelly et se mirent en route en emportant un pique-nique pour le repas de midi.

Au début de la promenade ils suivirent une route en terre qui montait doucement derrière la petite ville. Mais bientôt, ils quittèrent ce chemin et empruntèrent un sentier à travers bois.

Plusieurs fois, ils traversèrent des petites rivières à gué. Deux fois il fallut franchir un précipice, c'est-à-dire descendre prudemment le long de la paroi abrupte et puis remonter de l'autre côté. Ensuite, ils longèrent une grande forêt de conifères.

Timothy se montra relativement sage à l'aller. Les quatre enfants parvinrent enfin au sommet de la montagne et pique-niquèrent devant un splendide paysage.

Plus tard dans l'après-midi, il fallut se remettre en route pour revenir vers la maison. À ce moment-là, ils vécurent cette étrange et terrible aventure, celle qui les amènerait à rencontrer une vieille dame dont l’âge et les comportements demeuraient un secret même aux yeux des plus téméraires et des plus perspicaces…

     

Timothy, nerveux, impulsif, allait toujours loin devant. Soudain, il força son cheval à filer au grand galop. Caroline le suivit des yeux. Il s'arrêterait sans doute à un croisement de sentiers.

Lorsqu'il arriva au premier embranchement en Y, il s'éloigna du mauvais côté. Il fallait prendre à gauche. Le garçon, sans faire attention, ivre de vent et de vitesse, emporté par l'élan de sa monture, partit vers la droite. Sa sœur eut beau crier, il n'entendit pas ou il n'écouta pas. Il ne pensait qu'à sa course folle.

Notre amie se lança au galop à son tour et poursuivit son frère, suivie bien sûr par Rivière d'Étoiles et Nicole-Chelly. Les quatre enfants empruntèrent donc le sentier de droite.

Timothy aperçut sa sœur qui le poursuivait. Il fonça d'autant plus. Ils galopèrent un long moment car son frère se montrait plutôt bon cavalier. Et surtout très audacieux.

Caroline, meilleure cavalière encore, parvint au niveau de son frère. Elle saisit son cheval par la bride et le força à s'arrêter.

-Tu désobéis. Pourtant tu avais promis à papa et maman d'être sage. Et en plus tu te trompes de piste. Allez, suis-moi.

Mais le sentier choisi par le garçon disparaissait souvent sous les ronces et les hautes herbes à picots. Cela devint bien difficile de se repérer au milieu des rochers et des sapins.

Les enfants changèrent plusieurs fois de piste et se trompèrent, parcourant des chemins inconnus. Ils tentèrent de faire demi-tour.

S'arrêtant à un nouveau croisement, Rivière d'Étoiles hésita. Quelle route fallait-il suivre à présent?

D'erreur en erreur et à force d'aller et venir, ils finirent par s'égarer dans les bois.

     

La nuit était à présent à peu près tombée. Les parents devaient commencer à s'inquiéter mais Caroline, Rivière d'Étoiles, Nicole-Chelly et même Timothy l'étaient plus encore.

Rivière d'Étoiles proposa d'escalader une colline déboisée.

-On apercevra peut-être la grand-route qui mène à Blanding, dit-elle.

Parvenus au sommet, ils ne repérèrent pas leur ville ni aucune highway, mais ils virent au loin quelques lumières. Ils se dirigèrent vers cet endroit. On les y accueillerait peut-être. Ils pourraient téléphoner aux parents pour les rassurer et retrouver leur route.

Les enfants avançaient côte à côte à présent, dans l'herbe, vers l'entrée d'un ranch entouré de clôtures en bois peintes en blanc. Ils s'approchèrent de quatre bâtiments séparés les uns des autres par une centaine de mètres chaque fois. L'un d'eux, bien éclairé, ressemblait à une habitation.

Nos amis franchirent la barrière, longèrent une grange fermée et mirent pied à terre devant la construction la plus lumineuse. On entendait de la musique. La troisième symphonie de Beethoven.

Caroline frappa à la porte. Elle dut s'y reprendre à deux fois. Personne ne venait.

Une dame d'un certain âge, au sourire accueillant, leur ouvrit enfin. Elle leur proposa d'entrer dans sa maison. Elle écouta leurs explications.

-Je vous déconseille vivement de retourner jusqu'à Blanding de nuit. La piste est bien longue et vous risquez de vous perdre pour de bon. Les coyotes rôdent la nuit, surtout sous la pleine lune, comme ce soir…

Elle leur proposa de téléphoner à leurs parents puis de passer la nuit chez elle.

-Vous devez être affamés. Allez bouchonner vos chevaux dans l'écurie. Fermez bien la porte et bloquez-la avec la grosse poutre en bois accrochée au mur. Je vous l'ai dit, les coyotes rôdent. Je vais vous faire du lapin avec des champignons. Cela vous convient ?

Nos amis remercièrent chaleureusement.

Caroline prit le téléphone et parla à son père. Elle lui expliqua qu'ils allaient passer la nuit tous les quatre dans un ranch très accueillant. Ils reviendraient demain. Elle décrivit les lieux.

Le père de notre amie demanda à sa fille si la dame âgée entendait la conversation. Caroline répondit que non. La belle musique, la quatrième symphonie de Beethoven à présent, retentissait. Alors, le papa avertit sa fille:

-Méfie-toi, on connaît ce ranch ici à Blanding. Cette femme élève des lapins. On ne sait pas trop ce qu'elle en fait. On pense ici qu'elle n'a plus toute sa tête. Soyez très prudents tous les quatre. Je t'embrasse, ma grande. À demain.

     

Nos amis aidèrent la dame à préparer le repas et mirent la table. Un excellent souper au son de la cinquième symphonie.

Ensuite, les quatre enfants s'assirent un moment devant la cheminée où flambait un bon feu. Leur hôtesse leur fit découvrir la sixième symphonie de Beethoven. La Pastorale. Quelle merveille de fraîcheur!

-Vous ne vous ennuyez jamais ici, isolée de tous ? demanda Caroline.

La dame répondit que vivre seule dans ce ranch au milieu des bois avait toujours été son rêve. Elle expliqua qu'elle adorait les fleurs et qu'elle s'occupait des heures dans son jardin.

-J'élève aussi des lapins. J'en ai plusieurs centaines.

Elle poursuivit en disant qu'elle aimait écouter la belle musique, lire, et puis qu'elle avait un accès internet.

-Je ne suis pas la sauvageonne que l'on croit. Et je vais à Blanding une fois par mois, pour mes achats.

Elle détailla ensuite la route à suivre, demain. La septième symphonie vibrait dans la salle de séjour.

     

Un peu plus tard dans la soirée, la dame vérifia que la porte d'entrée était bien fermée. Toutes les fenêtres possédaient des barreaux au rez-de chaussée. Rivière d'Étoiles s'inquiéta un peu et demanda pourquoi elle se barricadait ainsi. La femme répondit que les coyotes venaient souvent hurler jusque derrière les vitres.

-Il faut rester prudent, surtout une nuit de pleine lune. Elle les rend nerveux, agressifs.

Puis, on monta à l'étage. Elle leur montra la chambre à coucher qu'elle leur destinait. L'hôtesse installa quatre lits de camp avec l'aide des enfants et remit une couverture à chacun de nos amis.

-Voilà, dit-elle. J'espère que vous n'êtes pas trop délicats. Vous vous roulerez dans la couverture et vous dormirez ainsi, à la dure.

Caroline et Rivière d'Étoiles en avaient vécu d'autres dans leur vie. Elles aiment passer la nuit à la belle étoile. Et quand la famille de Caroline était plutôt pauvre, il fallait qu'elle se débrouille et qu'elle se contente de peu. Elle répondit au nom des autres qu'ils allaient très bien dormir ainsi.

La vieille dame insista ensuite, pour que nos amis ne sortent pas de la maison avant le lever du soleil.

-Si vous devez aller aux toilettes, c'est la deuxième porte à gauche. Mais juste après, retournez immédiatement dans votre chambre et refermez bien derrière vous. Faites attention, les coyotes rôdent. Vous seriez en danger à l'extérieur.

Les quatre enfants s'endormirent rapidement, pieds nus mais dans leurs habits, épuisés par leurs chevauchées de toute la journée.

     

Caroline ouvrit les yeux. Elle perçut le son de la musique, en bas, au salon.

Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre. La lune ronde répandait sa lumière sur le jardin. Le troisième bâtiment, celui des lapins, semblait éclairé.

Que faisait cette femme dehors à cette heure-là ? Quel pouvait être son secret ? Car elle cachait un secret… biensûr... Pourquoi tant insister auprès de nos amis de rester enfermés dans la chambre ? Elle aperçut au loin quelques ombres de coyotes qu'on appelle aussi loups de prairie. Elle éveilla Rivière d'Étoiles.

-Écoute… C'est étrange…angoissant...là-bas, à l'orée du bois.

À l'extérieur, tendant l'oreille, les deux filles entendirent des hurlements de coyotes, tandis que dans la maison retentissaient les mouvements de la huitième symphonie de Beethoven.

Les petits dormaient. Les deux amies décidèrent alors, curieuses, trop curieuses sans doute, de sortir et de tâcher de voir ce qui se passait dans ce ranch, et pourquoi on leur demandait de ne pas quitter leur chambre.

Elles n'eurent que leurs baskets à remettre. Prudentes, elles sortirent sur la pointe des pieds et parvinrent en haut de l'escalier. La finale de la huitième symphonie rythmait sa splendeur dans le silence oppressant de la nuit.

D'un côté, cela les aidait, car un craquement du plancher aurait pu les faire repérer. Or, ces grincements, on ne les entendait pas à cause de la musique. Mais d'autre part, cela répandait dans la maison une atmosphère insolite, qui faisait quand même peur aux deux filles.

Elles descendirent doucement.

 

La pièce de séjour paraissait vide mais toutes les lumières étaient allumées. L'horloge du salon marquait minuit trente.

Caroline et Rivière d'Étoiles s'approchèrent d'une fenêtre, la seule qui permettait d'observer les autres bâtiments. La pleine lune répandait une lueur argentée sur l'herbe et les fleurs. Elle contribuait à rendre le paysage assez lugubre, surtout avec cette musique et les hurlements des coyotes invisibles dehors. Les deux seuls sons que l'on pouvait entendre… Étrange mélange…

Les deux amies remarquèrent alors une lanterne allumée et accrochée près de la porte des clapiers. Oser sortir de la maison, malgré l'interdiction de la dame ?

-Nous n'avons rien promis, dit Caroline.

Curieuses, elles voulurent voir ce qui se passait dans ce bâtiment, à quatre-vingts mètres environ. Pourquoi laissait-on une lanterne devant l'entrée ?

Rivière d'Étoiles  ouvrit la porte arrière de la maison. La nuit était tiède.

     

Les deux filles coururent vers le bâtiment. Elles réussirent à s'en approcher sans croiser personne. Une petite fenêtre aux carreaux sales permettait d'observer l'intérieur de cette étable, pleine de lapins. Elles en virent des centaines répartis en plusieurs espaces, séparés par des barrières en bois.

Contournant le bâtiment, toujours à la lueur de la lune, les deux amies firent une découverte stupéfiante. Elles s'approchaient d'un enclos à côté du bâtiment et dans cet espace barricadé se trouvaient des coyotes ! La vieille femme, sans doute un peu dérangée y gardait ces animaux !

Nos amies conclurent que l'élevage de lapins servait à les nourrir.

Caroline et Rivière d'Étoiles en comptèrent six. L'un d'eux fixait les deux filles. Ses yeux ne ressemblaient pas à ceux des autres. Des yeux étranges, qui ne reflétaient pas la lueur de la lune.

En les voyant, tous les coyotes se mirent à hurler de plus en plus fort. Ils bondissaient contre la barrière qui fermait leur enclos. Elle céda bien vite sous leurs efforts.

 

Les deux fillettes trop curieuses tentèrent de fuir, mais la ferme leur parut trop loin et les loups de prairie couraient plus vite qu'elles. Elles allaient être rattrapées avant d'atteindre le logement. Elles dévièrent leur course et se réfugièrent dans le dernier bâtiment. Une petite remise en planches. Elles s'y barricadèrent derrière la porte refermée.

À présent, ces coyotes hurlaient autour de nos amies. Ils grattaient à la porte. Parfois, ils se jetaient rageusement dessus. Ils tournaient autour de la cahute, cherchant sans doute à y entrer.

Les deux copines, terrifiées, se tenaient dans les bras l'une de l'autre, se demandant ce qu'elles allaient devenir. Combien de temps la porte allait-elle résister ? Quand céderait-elle à son tour ? Et lorsqu'elle serait enfoncée, les planches ne semblaient guère solides, les coyotes bondiraient sur elles et les dévoreraient certainement. Elles étaient terrorisées.

     

Il faisait noir dans la cabane, mais les yeux s'habituent à l'obscurité. Regardant autour d'elles, elles remarquèrent un fusil accroché au mur.

-Prends-le, Caroline. Tu vas à la chasse parfois avec ton papa. Tu sais t'en servir, encouragea Rivière d'Étoiles.

Caroline décrocha le fusil et ouvrit le canon. Il était chargé de deux balles.

Son amie en vit d'autres, posées négligemment sur une vieille table poussiéreuse.

S'adossant au mur, les deux fillettes décidèrent de vendre chèrement leur peau et de défendre leurs vies avec courage. Elles se taisaient. Elles serraient leurs mains moites.

La porte finit par céder sous les charges des coyotes. Caroline tira deux fois et en tua deux.

Les autres stoppèrent un instant leur élan, comme sidérés. Cela ne dura que quelques secondes. Mais ce bref répit permit à notre amie de recharger son fusil. Les loups de prairie bondirent à nouveau. Elle en tua un et blessa un autre, celui aux yeux étranges. Les deux derniers s'enfuirent vers la forêt.

Caroline et Rivière d'Étoiles n'attendirent pas qu'ils reviennent. Elles se sauvèrent vers la ferme, emportant le fusil avec elles.

Quand elles parvinrent au bâtiment principal, on entendait le son de la neuvième symphonie de Beethoven.

     

Sitôt réfugiées dans le salon, les deux amies s'immobilisèrent et écoutèrent. Leurs cœurs, qui battaient la chamade, se calmaient doucement. Elles regardèrent par la fenêtre.

Les deux coyotes restant revinrent, prudents. Puis, enfonçant leurs crocs dans le cou des bêtes mortes, ils emmenèrent leurs congénères avec eux dans la forêt, sans doute pour les dévorer. Celui qui était blessé ne bougeait plus, mais les deux chiens sauvages ne l'emportèrent pas comme les autres. Ils le laissèrent là.

Caroline et Rivière d'Étoiles remontèrent l'escalier et retournèrent dans leur chambre. Elles fermèrent leur porte et finirent par s'endormir d'un sommeil agité.

      

Au matin, il régnait un étrange silence dans la ferme. Pas de musique. Le soleil brillait.

lls se levèrent tous les quatre, remirent leurs chaussures et descendirent l'escalier. La vieille dame ne répondit pas à leurs appels. Elle ne se trouvait ni dans le salon, ni dans la cuisine. Les lumières étaient restées allumées. Les filles éteignirent. Il faisait clair.

-Tant pis, dit Nicole-Chelly. Sauvons-nous. On déjeunera à BIanding à midi.

Les chevaux se tenaient toujours dans l'écurie. Timothy, Nicole-Chelly et Rivière d'Étoiles montèrent.

Caroline leur fit signe de l'attendre. Elle se tourna et s'approcha de la cabane. Elle voulait tenter de comprendre… Le coyote blessé était encore couché contre la porte de la remise.

 

Notre amie vit trois lettres écarlates sur la porte aux planches brunes. Trois lettres écrites avec du sang. Trois lettres dessinées malhabilement. Un trait épais comme la patte d'un coyote. Il était marqué "Why".

En français cela veut dire "Pourquoi".

Caroline observa le loup aux yeux étranges. Mort. Sa patte avant droite restait encore appuyée contre la porte près du "y". "Why"... Et la fillette comprit.

Ce n'était pas un vrai loup de prairie mais un loup-garou, un coyote-garou. Les nuits de pleine lune, la vieille dame qu'on croyait folle, se métamorphosait en coyote-garou.

Pouvoir effrayant et auquel elle ne pouvait pas échapper.

Elle avait demandé aux enfants de ne pas sortir de leur chambre, car elle savait justement que cette nuit de pleine lune elle deviendrait une bête. Elle ne serait plus humaine. Elle serait un coyote. C'était son secret. Elle ne voulait pas que cela se sache à Blanding.

 

Mais Caroline et Rivière d'Étoiles, à cause de leur grande curiosité, avaient trahi cette vieille femme.

Caroline regarda en silence, les larmes aux yeux. Le coyote-garou était mort. Il avait tenté, mais pas réussi, à empêcher les autres d'attaquer nos amies.

"Why", "Pourquoi" n'êtes vous pas restées dans votre chambre comme je vous l'avais demandé. "Why". Pourquoi êtes-vous sorties dans la nuit. Je n'ai pas pu retenir les autres… "Why"…

 

La fillette ouvrit les clapiers pour libérer les lapins, seuls à présent. Pour qu'ils filent vivre dans les bois. Puis elle revint près des trois autres et monta à cheval à son tour, sans rien dire. Mais Rivière d'Étoiles devinait.

Alors, interdisant à Timothy et Nicole-Chelly de se retourner, ils partirent vers Blanding.

Ils ne revinrent jamais.

 

Le ranch aujourd'hui demeure abandonné. Personne n'en veut. Il tombe en ruine.

On dit qu'il s'y passa un drame affreux... Autrefois...