Béatrice et François
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Le masque de cuivre rouge

     Les grandes vacances commençaient. François, le meilleur ami de Béatrice, âgé de sept ans et demi comme elle, passait quelques jours de vacances chez sa grand-mère, avec ses petites sœurs, Olivia et Amandine, qui ont respectivement cinq ans et demi et trois ans et demi.

Le garçon avait eu la chance de pouvoir amener son amie pour une semaine. On l'invite souvent. D'abord elle est charmante et bien élevée. Ensuite, elle aime jouer avec les petites sœurs du garçon, qui adorent quand elle vient. Enfin, ils sont meilleurs amis l'un pour l'autre.

Pendant le repas de midi, Béatrice proposa d'aller jusqu'à la rivière proche. Le soleil brillait et la chaleur invitait à la baignade. Mais aussitôt, la grand-mère de François en dissuada les enfants.

- Il se passe d'étranges choses dans cette rivière depuis quelques jours, dit-elle. Les pêcheurs n'y vont plus depuis que l'un d'entre eux a attrapé un poisson à trois yeux près du bois. Les bûcherons n'entrent plus dans cette forêt, l'endroit le plus dangereux, paraît-il. Des promeneurs auraient aperçu des ombres et entendu des voix près du grand carré de sapins que le cours d'eau traverse. Certains, dignes de foi, ont même évoqué la présence de fantômes. Quoi qu'il en soit, n'y allez pas.

Ils promirent tous les quatre de ne pas s'approcher de l'eau. Ils trouveraient assez d'espace pour s'amuser dans le grand pré qui longe la rivière, sans se glisser entre les roseaux.

La grand-mère leur assura de son côté qu'elle les conduirait à la piscine du village s'ils avaient trop chaud.

 

Le lendemain après-midi, Béatrice, François, Olivia et Amandine jouaient à cache-cache dans un verger proche de la rivière, qu'ils évitaient, respectant leur promesse.

Le tour de François arriva. Le garçon se mit à compter en se tournant contre un arbre, lançant les chiffres de un à trente. Béatrice courut se mettre derrière un tronc couché. Olivia rampa le long d'un massif de ronces et d'orties.

Amandine, trois ans et demi, hésitait. Elle regardait autour d'elle, se demandant où se cacher. Elle vit des hautes herbes, juste au bord de la rivière. Elle songea qu'il serait facile de s'y dissimuler, on ne la trouverait pas.

Arrivée au bord de l'eau, la fillette évita la boue en marchant sur des pierres plates. Un moment, elle faillit tomber. Elle retira ses petits tennis bleus et les posa sur une vieille souche d'arbre. Puis elle avança pieds nus dans l'eau, entre les cailloux. Elle disparut entre les roseaux qui longent la rive du cours d'eau.

Elle venait d'oublier, en jouant, la promesse faite à sa grand-mère.

 

- Vingt-huit, vingt-neuf, trente, cria François. Tant pis pour celle qui n'est pas cachée.

Il regarda autour de lui sans bouger de place.

- Béatrice, je t'ai vue. Là, juste derrière l'arbre.

- Zut, fit la fillette en revenant vers son copain. 

Le garçon se déplaça un peu.

- Olivia ! Je te vois, derrière le massif de ronces.

La petite rejoignit son frère.

- Où est Amandine? Elle est bien cachée pour une fois.

Après quelques minutes les deux grandes aidèrent notre ami à chercher la petite fille, mais sans la découvrir, hélas.

François, Béatrice, Olivia, l'appelèrent.

- Amandine, tu peux sortir de ta cachette. Tu as gagné. Tu peux compter la prochaine fois.

- Je me demande comment elle fera, dit Olivia en souriant. Elle n'est qu'en première maternelle. Elle ne sait pas encore compter jusque trente.

- On fera semblant, répondit le grand frère.

- Amandine ! héla Béatrice.

Aucune réponse ne vint. Les oiseaux gazouillaient.

- Peut-être qu'elle est allée se cacher plus loin, dans les hautes herbes, là-bas, suggéra notre amie.

- C'est la rivière. On a promis de ne pas y aller, fit remarquer Olivia.

- Oui, mais elle est encore petite, répondit le grand frère. Elle a peut-être oublié sa promesse. Allons y jeter un coup d'œil.

Longeant tous trois le bord de l'eau et des roseaux, ils aperçurent, après quelques mètres, les tennis bleus de la fillette, bien rangés sur la souche d'arbre. Hélas, ils eurent beau chercher partout et appeler encore, ils ne la trouvèrent pas.

- Qu'est-il arrivé à ma sœur? s'inquiéta le garçon.

 

François suggéra à Béatrice et Olivia de retourner chez la grand-mère, pendant qu'il chercherait encore. Immédiatement les deux filles lui proposèrent de rester à ses côtés. Elles étaient toutes deux volontaires et courageuses, prêtes à l'aider, même s'il y avait du danger.

Le garçon les remercia sincèrement de bien vouloir l'accompagner. Il avoua qu'il n'était guère rassuré et que tout seul, on a toujours un peu plus peur que quand on est deux ou trois, surtout dans les endroits bizarres.


Ils entrèrent dans l'eau de la rivière et remontèrent le courant. Le descendre était inutile. En aval, ça devenait vite profond à cause d'un barrage situé un peu plus loin. Amandine n'avait sûrement pas osé s'aventurer par là.

De l'autre côté, on se dirigeait vers la forêt, celle dont la grand-mère de François avait parlé en évoquant les rencontres étranges et les fantômes.

Ils s'y glissèrent.

 

Les arbres étaient serrés et touffus. Il régnait une quasi-obscurité dans ce bois. Même en été, il fait sombre sous les sapins et cet endroit n'échappait pas à la règle, hélas.

Nos trois amis marchaient en silence, pataugeant dans l'eau froide. Olivia avait vraiment peur. Béatrice et François, qui lui donnaient la main, n'étaient guère plus rassurés. On n'entendait que le clapotis de leurs pas dans l'eau. Pas un chant d'oiseau, pas un souffle de vent dans les arbres.

Après vingt pas, ils entrèrent dans une zone de brouillard qui s'épaissit de plus en plus. Ça ressemblait à une épaisse fumée. On sentait une odeur de moisi.

Tout à présent apparaissait gris ou noir. La peur faisait battre les cœurs et trembler les mains.

- Béatrice, murmura François, retourne si tu veux avec Olivia chez ma grand-mère. Je vous rejoindrai quand j'aurai retrouvé Amandine.

- Non, répondit Béatrice avec fermeté. Je t'accompagne.

- Moi aussi, osa Olivia dans un sursaut de courage. On ne te laisse pas tomber.

- Vous êtes vraiment chic, les filles, répéta le garçon pour la seconde fois. Merci de chercher avec moi. Je n'oserais pas revenir à la maison sans Amandine, mais je ne suis pas certain que tout seul, je me risquerais dans ce bois sinistre.

 

Soudain, ils remarquèrent un coffre posé sur les pierres inégales de la rivière. Il était en grosses planches brunes mal rabotées et avait la forme d'un cube.

Nos amis hésitèrent un instant avant de l'ouvrir, puis la curiosité l'emporta. Une fumée jaune en sortit qui forma un nuage jaune au centre duquel apparut un fantôme jaune. Il semblait flotter au-dessus du sol. Il n'avait ni pieds ni mains, seulement un long cône de fumée jaune surmonté d'une tête étrange. La face semblait un carré, percé de plusieurs trous.

Nos amis s'arrêtèrent, les pieds dans l'eau de la rivière. Ils observèrent le fantôme, ébahis, terrorisés. La tête carrée s'approcha d'eux sans bruit, comme si elle se penchait pour les regarder de tout près. Les enfants distinguèrent deux yeux, un nez, deux bouches.

- Pourquoi a-t-il deux bouches? osa Béatrice tout haut.

- Une pour manger, une pour parler, répondit une voix grinçante. Je puis parler en mangeant sans être impoli. Que faites-vous dans cette rivière?

- Je cherche ma sœur, expliqua François. Elle s'appelle Amandine. Vous l'avez peut-être vue. C'est une petite fille de trois ans et demi. Elle est pieds nus, car nous avons retrouvé ses chaussures. Elle porte une salopette rouge.

- Je l'ai aperçue, en effet, quand elle est passée par ici, mais tu risques de ne jamais la retrouver.

- Pourquoi? s'alarma le grand frère.

- Parce qu'elle est entre les mains du maître des esprits dans son palais des lumières et des mystères vers lequel il l'a attirée. Avec un peu de chance, elle n'y est pas encore arrivée. Pour retrouver ta sœur, tu dois repérer ce palais. Et pour cela, il te faut un objet caché parmi les cailloux situés sous le niveau de l'eau de la rivière.

- On veut bien chercher, déclara François. Permettez-nous de passer, s'il vous plaît.

- Pour que je vous laisse continuer, il faut d'abord me prouver votre connaissance des animaux en résolvant l'énigme que je vais vous poser.

Les trois enfants se turent. Ils écoutaient.

- Quel est celui qui, se sentant menacé, crache de l'encre sur ses ennemis?

- Je sais, cria Béatrice. C'est une sorte de pieuvre, la seiche, ou le poulpe.

- Vous pouvez avancer, murmura l'ombre jaune qui se fondit dans le brouillard gris.

 

Après avoir fait quelques pas, nos amis aperçurent un deuxième coffre. Il était un peu plus grand que le premier et sa forme était différente. Celui-ci ressemblait à une pyramide, de base triangulaire.

Pensant recevoir une nouvelle indication pour retrouver Amandine, ils l'ouvrirent.

Une fumée blanche en sortit qui, comme l'autre, dessina une sorte de fantôme, mais blanc cette fois, et dont la tête avait la forme d'un triangle, posé sur sa pointe. Cette tête se pencha aussitôt vers eux.

Les enfants remarquèrent trois yeux, deux nez, une bouche. Le fantôme répondit à leur étonnement muet.

- J'ai deux yeux pour voir devant moi et un troisième pour regarder en arrière. Les deux nez, c'est pour mieux respirer.

- Je cherche ma petite sœur, osa François. Il paraît qu'elle vient de passer par ici. On m'a dit que pour la trouver, je dois ramasser un objet caché dans la rivière.

- En effet, si tu veux reprendre cette petite fille que notre maître des esprits attire vers lui, tu dois chercher un masque de cuivre rouge, plongé dans ce cours d'eau, quelque part entre les pierres.

- Pouvons-nous avancer? supplia François. 

- Oui, à condition de répondre à ma question. Quelle est la plante dont les feuilles piquent et dont le fruit est rouge?

Béatrice songea aux différents fruits rouges des bois, mais leurs feuilles ne piquent pas. Olivia proposa des cerises.

François pensait aux feuilles piquantes, les orties par exemple, mais leurs fruits ne sont pas rouges. Eventuellement la rose, mais ce sont leurs épines qui piquent. Tout à coup, il entrevit la réponse.

- Du houx, cria-t-il en se souvenant des décorations de Noël. Les feuilles de houx piquent et cette plante porte des fruits rouges.

- Très bien, concéda le fantôme à tête triangulaire. Vous pouvez poursuivre votre route.

 

Les trois enfants s'enfonçaient dans la forêt et dans le brouillard. Le silence qui régnait était de plus en plus inquiétant, pesant, oppressant.

L'eau froide de la rivière coulait tantôt jusqu'à leurs chevilles, tantôt jusque au-dessus de leurs genoux. Leurs tennis étaient pleins de boue.

- Là, dit Olivia en montrant un coffre rond comme une mappemonde.

Ils l'ouvrirent.

Une fumée rouge en sortit, qui dessina un fantôme rouge à tête ronde. Il s'approcha lentement. Il semblait aller à reculons, tournant le dos aux trois enfants.

Soudain, sans que son corps bouge, la tête se tourna vers eux.

Imagine quelqu'un qui te tournerait le dos mais dont le visage serait orienté vers toi.

Il avait deux yeux, un nez et deux bouches. Interrogé par nos amis, il leur expliqua qu'il pouvait parler et chanter en même temps.

- Vous n'avez pas peur? dit-il. Bien des autres se sont enfuis en nous voyant.

- Si, on a très peur, mais on cherche la sœur de mon ami, dit Béatrice.

- Vous êtes tout près du masque de cuivre rouge. Quand vous l'aurez découvert, l'un d'entre vous devra oser le placer sur son visage pour voir le palais des lumières et des mystères où le maître des esprits se tient caché. La petite fille n'y est pas encore arrivée. Elle s'est endormie devant la porte. Vous pouvez encore la sauver.

Il avait dit cela en se penchant comme les autres vers nos amis. Il se redressa et sa tête fit un tour complet, tandis que son corps ne bougeait pas.

- Vous êtes courageux. Répondez à ma question et je vous laisserai passer. Je fuis le soleil, pourtant sans lui, je ne vois rien.

Nos amis se turent un long moment. Ils n'entrevoyaient pas la réponse. Béatrice pensa à des tournesols, mais eux, au contraire, se tournent vers le soleil, comme leur nom l'indique. François envisagea l'arc-en-ciel, car il apparaît après la pluie.

Tu n'aurais pas une idée pour les aider, toi qui lis cette aventure?

Soudain, Olivia répondit avec beaucoup de simplicité.

- L'œil, dit-elle. Si on regarde le soleil sans lunettes spéciales, on devient aveugle. Mais si on n'avait pas des yeux, on ne verrait rien.

Impressionné sans doute par la bonne réponse de la fillette, le fantôme à tête ronde se fondit dans le brouillard gris.

 

Nos trois amis reprirent leur marche en pataugeant dans la rivière.

Soudain, François aperçut un objet en cuivre rouge. Il luisait dans le courant. Il prit le masque et s'apprêta à le poser sur son visage.

- C'est peut-être un piège, dit Olivia. Fais attention.

- Tu as raison, concéda le garçon. Mais je veux retrouver Amandine. Béatrice, tu m'as bien aidé. Une fois encore je te le propose, pars avec Olivia et retourne chez grand-mère.

Mais toutes deux, courageuses, voulaient encore l'accompagner. François les remercia. Il appréciait leur présence. Il savait, comme elles, que quand on est seul, on a plus vite peur et tout paraît bien plus effrayant, car on imagine le pire. Quand on est à plusieurs, on a moins l'occasion de penser à tout cela.

François posa le masque de cuivre rouge sur son visage.


Au même instant, il aperçut des centaines de lumières. À l'entendre, cela semblait très beau, mais les deux filles ne voyaient rien.

Puis il se mit à répondre à quelqu'un qui lui parlait. Olivia et Béatrice n'entendaient que la voix du garçon.

- Ma petite sœur... Oui, je la vois, sur le rocher à gauche... Oui, j'y vais... D'accord, je vous l'apporte...

François sortit de l'eau et s'approcha d'un rocher gris et plat. À ce moment, les filles aperçurent Amandine. Elle semblait endormie. Le garçon souleva sa sœur et la tint dans ses bras. Mais, au lieu de retourner vers la maison de la grand-mère, il s'enfonçait vers le centre de la forêt, en écoutant la voix que lui seul percevait et qui semblait l'appeler et l'envoûter.

- Oui... Oui... Je viens... Je vous apporte Amandine... Comment dites-vous? Je vais devenir le garçon le plus fort de l'école grâce à vous ! Génial... Quoi? Chaque fois que je toucherai un ballon de football, je marquerai un but ! Bien... Et quoi? Quand je dessinerai, mes crayonnages seront tous des chef-d'œuvres... et même si des grands m'attaquent à plusieurs, je gagnerai contre eux? Oui, je veux... Je vous offre ma sœur en échange. D'accord...

Béatrice intervint.

- François, reviens! Tu marches dans la mauvaise direction. N'écoute plus cette voix. C'est un esprit mauvais qui t'attire et te fera du mal.

Le garçon cria à Béatrice de cesser de s'occuper de ses affaires.

Notre amie, très étonnée, mais comprenant peu à peu que son copain était envoûté par le masque, insista.

- Mais François, on t'accompagne, pour t'encourager! On vient avec toi pour chercher Amandine.

- Je ne t'ai rien demandé. Je n'ai pas besoin de vous pour me protéger, coupa sèchement le garçon. Je vais devenir génial dans tous les domaines... Je donne ma sœur en échange. Va-t'en.

 

Olivia recula. Son frère lui faisait peur, à présent. Il semblait devenu fou, méchant, furieux contre tous.

Béatrice tenta de lui arracher le masque rouge, mais aussitôt, le garçon lui décocha un coup de poing. Il n'était plus lui-même. Il n'était plus le bon copain, le généreux grand frère. Il était envoûté.

Notre amie se défendit en donnant un coup de pied. François laissa tomber sa sœur dans l'eau de la rivière, puis il se jeta sauvagement sur Béatrice. La fillette eut juste le temps de crier à Olivia de s'occuper d'Amandine et de reculer.

Notre amie n'aime pas la bagarre, mais s'il faut y aller, elle n'a pas peur de se battre, même contre un garçon.

François frappait des pieds et des mains comme un diable. Béatrice qui se débattait, saisit soudain les doigts de son copain et réussit à lui faire lâcher prise un instant en les lui tordant douloureusement. La fillette en profita pour essayer d'arracher le masque, mais sans succès. François attaqua de plus belle.

Ils roulèrent tous les deux dans la boue, au bord de la rivière. Ils se redressèrent une fois, deux fois. Béatrice était en-dessous à présent. François lui plongea le visage dans la vase. Elle parvint à le faire rouler dans la boue à son tour.

François se redressa, dégoulinant. Béatrice aussi. De nouveau, ils s'agrippèrent comme des chiffonniers. Enfin, la fillette réussit à arracher le masque d'un coup sec.

François, le poing serré, prêt à cogner, regarda son amie.

- Qu'est-ce que je fais là?

- Tu me fais mal, répondit la fillette, les larmes aux yeux. Tu es en train de me frapper.

- Moi, dit François, étonné. Je ne veux pas. Tu es ma meilleure amie. Tu es la plus chouette, la plus gentille fille que je connaisse.

- C'est pourtant ce que tu faisais, insista Béatrice. Mais c'est à cause du masque.

- Je te demande pardon, fit le garçon, penaud. Je t'ai fait mal, mais je n'étais plus moi-même.

- Tu étais envoûté. Je te pardonne. Tu obéissais au maître des esprits dont les trois fantômes nous ont parlé.

Le garçon jeta le masque dans l'eau.

- C'est un masque de cruauté, de violence, de brutalité, de guerre. Enterrons-le, proposa Béatrice. Plus personne ne doit jamais le retrouver.

 

Les deux amis, réconciliés, s'approchèrent d'Olivia qui tenait la petite sœur par la main. Le garçon les embrassa et les rassura.

Puis tous quatre revinrent à la maison de la grand-mère qui les attendait, inquiète de ne plus les voir ni les entendre jouer dans la prairie.

François et Béatrice étaient bien sales, mais qu'importait? Amandine était saine et sauve et leur amitié à tous quatre s'était même renforcée.

 

Ils passèrent une très heureuse semaine de vacances.

Quelques jours plus tard, des chasseurs retournèrent au bois et ne remarquèrent plus rien d'anormal.

Les pêcheurs n'ont plus jamais pêché de poissons à trois yeux.

Les fantômes et le palais des lumières sont demeurés un mystère, mais ont disparu et ne sont jamais revenus.