Christine
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La météorite partie 2 : Les papillons

     Il faisait tout noir. Une nuit sans lune et sans étoiles. Un ciel couvert de nuages sombres. Il pleuvait. La fenêtre de Christine était fermée. Son ami, le hibou Chachou, venu au coucher du soleil, était reparti depuis longtemps.

Notre amie s'éveilla. Elle écouta le silence de la maison et de la forêt.

Tout à coup, elle aperçut un magnifique papillon phosphorescent. Ses ailes jaunes, parcourues de petites nervures bleues, battaient l'air de sa chambre. Il était lumineux et d'une beauté à couper le souffle.

Il se posa au bord du lit, puis sur la table, et ensuite au-dessus de l'armoire. Il passa un instant près du visage de Christine.

Elle se redressa et s'assit. Elle n'en avait jamais vu un pareil. Elle ne savait même pas que cela existait.                                                                                             

La porte de la chambre n'était pas tout à fait close. Peut-être l'avait-elle mal fermée en allant se coucher. Le papillon sortit. Elle se leva pour le suivre. Elle descendit l'escalier qui menait à la salle de séjour, en pyjama et pieds nus.

Le papillon voltigea vers la cheminée puis se posa un instant sur la table. Les braises éclairaient encore le salon de leur douce lumière. Christine observa en silence, muette d'admiration, le parcours fantaisiste du petit insecte. Il remonta.

Elle prit en passant un morceau de pain dans la huche et gravit doucement l'escalier. Quand il entra dans sa chambre, elle referma la porte. Elle mangea la tartine, assise au bord de son lit, en le regardant encore voltiger. Puis elle se recoucha et s'endormit.


Le lendemain, lorsqu'elle se réveilla, elle se demanda si elle n'avait pas rêvé. Mais le papillon était là, posé sur l'appui de fenêtre. Il paraissait moins beau sous la lumière du soleil.

Elle se leva et vint l'observer de plus près. Il s'envola et alla buter contre la vitre. Notre amie l'ouvrit toute grande et le laissa s'envoler vers la forêt. Puis elle descendit les escaliers en courant.

 -Papa, maman. J'ai vu un papillon phosphorescent, lumineux dans la nuit, de toute beauté.

-Tu as dû rêver, ma chérie, cela n'existe pas, affirma papa.

-Je l'ai pourtant bien observé, et j'étais éveillée, répondit Christine.

-Où est-il ? demanda maman.

-Je viens de le laisser partir par la fenêtre de ma chambre.

Les parents doutaient. Aucun papillon de cette sorte ne vit dans la forêt des Grands Ormes où ils habitent.

-Je peux téléphoner à Mathieu ?

Son grand ami, âgé de dix ans comme elle, habite assez loin, en ville.

Le garçon soupçonna d'abord son amie d'avoir rêvé.

-Tu parles comme mes parents, se fâcha Christine. 

Le copain affirma qu'il n'avait jamais vu de papillon phosphorescent, mais que son papa, géologue, avait une collaboratrice biologiste. Elle étudiait les animaux et surtout le monde des insectes.

-Je lui en parlerai quand je la verrai, conclut le garçon.


Le téléphone sonna juste après le repas du soir. C'était Mathieu.    

-Christine! La collègue de mon père, elle s'appelle Stéphanie, nous a expliqué que des papillons comme celui que tu as aperçu la nuit passée, n'existent en principe qu'en Amérique du Sud, dans la grande forêt amazonienne. Elle voudrait absolument le voir.

-Je l'ai laissé partir. Mais je demanderai à mon hibou Chachou. Il vit la nuit. Il en a peut-être aperçu.

Notre amie possède le don exceptionnel de savoir parler avec les animaux, les quatre pattes, les deux pattes et les serpents, et de les comprendre. Un hibou, qu'elle a baptisé Chachou quand elle était toute petite, lui a révélé et appris à utiliser son don.

Elle l'attendit avec impatience à la nuit tombée. Il arriva enfin et se posa sur l'appui de fenêtre, comme tous les soirs.

-Alors, fit Christine en souriant, quelles sont les nouvelles de la forêt ?

-Rien de bien spécial, hulula le hibou.

-J'ai vu, la nuit passée, un très joli papillon lumineux dans ma chambre.

-Tu as de la chance. Je sais que cela existe, mais on n'en croise pas souvent dans les bois.

-Tu en as déjà aperçu ?

-Oui, il y en a des centaines actuellement, assez loin d'ici.

-Où cela ? demanda notre amie.

-Dans la région des hauts rochers et des vallées profondes. Tu vas au carrefour des trois routes. Tu grimpes le sentier qui file droit devant toi et puis, en suivant le torrent vers la gauche, tu atteins un barrage.

-Un barrage ? s'étonna Christine.

-Oui. Un amoncellement de pierres et de rochers, installé là voilà bien longtemps et renforcé par des castors.

Chachou expliqua que derrière cet ancien barrage, et à cause de lui, un assez grand lac existait. Au milieu des eaux se trouvait une petite île, d'environ cent mètres de long sur dix de large, sur laquelle poussait un grand nombre de fleurs. Là vivaient des papillons phosphorescents, par centaines.


Le lendemain, Christine téléphona au papa de Mathieu. Elle évoqua l'île aux papillons. Ils décidèrent aussitôt de tenter à quatre, avec Stéphanie, une expédition, guidés par notre amie. Elle profiterait, par la même occasion, du bonheur de passer quelques jours passionnants avec son grand ami dans la région des hauts rochers et des profondes vallées.

Elle n'y va pas pour la première fois. Lis ou relis : Christine. 10 : La grotte aux pierres précieuses, 11. La grotte de la peur, et surtout la 31 : La météorite, qui commence cette passionnante aventure.

Ils partirent à pied. Christine portait sa vieille salopette en jean délavé qu'elle aime bien malgré quelques déchirures irréparables dues à l'usure. Elle ne s'en sépare jamais pour ses randonnées. Et avec ça, son t-shirt et ses tennis plus ou moins blanches. Elle était heureuse de retrouver son ami Mathieu. 


Après une journée de marche, ils arrivèrent à un torrent assez large qui traverse la région des grands rochers. Notre amie et son père appellent cet endroit "le paradis". On y trouve une grande dune, idéale pour s'y rouler dans le sable clair et dégringoler de son sommet, cumulet après cumulet, jusque dans l'eau, très rafraîchissante, après une longue randonnée sous le soleil.

Les deux enfants retournèrent au camp, dégoulinants, affamés et heureux. C'était l'heure du repas du soir. Ils reçurent la permission d'aller se coucher sous la même tente. 

-Sais-tu, murmura Mathieu, que papa et Stéphanie pensent encore que ces papillons n'existent pas et qu'on a inventé cette histoire pour avoir le plaisir de se retrouver et de vivre cette randonnée à deux ?

Christine ne répondit pas. On ne la croyait pas. Elle allait leur prouver le contraire, bientôt. Ils s'endormirent en se donnant la main.


Le lendemain, ils suivirent la rivière, comme Chachou l'avait indiqué et arrivèrent à l'endroit où se trouvait le fameux barrage des castors.

L'escalade s'annonçait une entreprise fort ardue. À de nombreux endroits, l'eau froide de la rivière passait entre les troncs et formait des jets d'eau et des cascades qu'il faudrait traverser.

Christine s'accrocha à un premier tronc, et avec une agilité remarquable, passa de branche en rocher, se tenant aux aspérités des uns et des autres, et toujours plus haut. Elle traversa le cœur de la chute d'eau qui dévalait sur elle de plein fouet d'une hauteur de deux mètres. Mais être trempée ne l'arrêta pas. Il en faut plus pour freiner notre sauvageonne. Elle poursuivit son ascension et parvint à franchir les derniers obstacles sous l'admiration de tous. Elle s'assit en haut du barrage, ruisselante et fière.

-Alors, vous venez ? cria-t-elle en riant.

Mathieu avait observé l'ascension de son amie. Il murmura :

-Quelle fille ! Encore plus audacieuse qu'un garçon! Quelle chance de l'avoir comme amie!

Il entreprit de monter à son tour et la rejoignit dégoulinant de la tête aux pieds, mais fier aussi de son exploit.

Le papa de Mathieu ainsi que Stéphanie durent faire l'ascension avec les sacs à dos, les tentes, la nourriture. Ce fut fort pénible, mais ils réussirent l'opération sans trop de mal.

Ils se trouvaient à l'extrémité du lac de retenue. Ils virent plus loin la grande île couverte de fleurs de toutes les couleurs.

Ils installèrent leur campement sur le sable de la rive droite, puis ils entrèrent dans l'eau profonde. Il leur fallut nager pour atteindre l'île, malgré un léger courant qui les déviait vers le barrage. Ils prirent pied sur l'herbe, les vêtements de nouveau bien trempés.

Ils parcoururent l'île au milieu des fleurs, de long en large et d'un côté à l'autre. Ils regardèrent partout, observèrent chaque recoin, mais ils ne découvrirent pas un seul papillon... pas un seul...


-Comment est-ce possible? s'inquiéta Christine. Chachou se serait-il trompé ? M'aurait-il donné une mauvaise indication ? Faut-il chercher dans une autre vallée ? Ai-je fait fausse route ? Pourtant, on est bien au barrage des castors...

-Ou bien, les papillons sont partis, suggéra gentiment Stéphanie. Ils ne restent pas toujours au même endroit. Ils migrent. Ils changent tout à coup de territoire, par exemple, quand ils ont épuisé le suc des fleurs d'une région.

-C'est vraiment dommage, murmura Mathieu. Je me réjouissais de les voir.

-Par hasard, tu n'aurais pas inventé ton histoire de papillon pour faire une bonne balade avec ton ami ? soupçonna le papa de Mathieu en riant.

-Non, monsieur, j'ai vraiment vu un papillon lumineux. On en apercevra peut-être cette nuit...

Ils retournèrent au camp, à la nage, et allumèrent un feu pour se réchauffer, se sécher et cuire le repas du soir.


Ils bavardaient tous les quatre autour des braises et le soleil disparut derrière les falaises rouges du canyon. Mathieu s'écria tout à coup :

-Regardez, ils arrivent, ils arrivent !

Des centaines, des milliers de papillons sortaient de la paroi rocheuse de la montagne. Ils venaient d'une grotte que nos amis n'avaient pas remarquée tantôt. Ils se dirigeaient, telle une nuée multicolore, vers l'île. Chacun d'eux se posa sur une fleur puis voltigea de l'une à l'autre. Une véritable féerie, un tourbillon de couleurs.

Christine, Mathieu, Stéphanie et le papa du garçon repassèrent dans l'eau et retournèrent les observer de près. Ils se promenèrent un long moment au milieu d'eux, les admirant et les photographiant.

Il y en avait partout. Certains se posaient sur la tête, sur les bras, sur les jambes de nos amis. D'autres butinaient, quittant une fleur pour une autre. Des papillons bleus, mauves, rouges, verts, violets, oranges, blancs, noirs, bariolés. Certains avec des petites marbrures ou des taches multicolores. Un spectacle éblouissant.

-C'est magnifique, dit Stéphanie en revenant au camp. Cependant quelque chose m'intrigue. Les papillons qui nous entouraient n'ont rien d'extraordinaire, sauf qu'ils luisent dans la nuit. Mais ce ne sont pas ces espèces rares qu'on trouve dans la forêt amazonienne. Ils ressemblent à des papillons ordinaires, bien de chez nous, ceux des bois et des champs, mais devenus phosphorescents. Je me demande comment.

-Allons visiter la grotte où ils se cachent la journée, proposa Christine.

Peu à peu, les papillons se posèrent sur les fleurs et ne bougèrent plus. La nuit était déjà bien avancée. Nos amis retournèrent au camp et allèrent se coucher, se promettant de se lever le lendemain matin très tôt pour assister à leur départ et les suivre.


Quand ils se réveillèrent, le ciel rougeoyait à l'horizon et presque tous les papillons s'envolaient. Il n'en restait que quelques rares qui se dirigeaient à leur tour vers la grotte en se laissant porter au gré du vent.

Nos amis les suivirent et entrèrent dans la sombre anfractuosité située au milieu des rochers. Ils emportaient des lampes de poche avec eux.

Après un passage assez étroit, la grotte se prolongeait par un couloir fort long qui tournait vers la gauche dans l'obscurité. Enfin, ils débouchèrent dans une gigantesque caverne, grande comme un stade de football qui serait couvert. Il n'y faisait pas très chaud. Des stalagmites et des stalactites garnissaient le sol et la voûte, éclairée par une lueur verdâtre venue d'on ne sait où.

Un lac gelé occupait le côté gauche de la grotte. Un peu plus haut et à droite, reposait un majestueux rocher blanc assez plat.  Sur ce promontoire, immobile et entouré de nuées de papillons, se trouvait la fameuse météorite qu'ils avaient découverte quelques semaines plus tôt (cf.Christine 31, La météorite).

La chose, comme ils l'appelaient lors de leur rencontre précédente, se tenait là, immobile, reconstituée. (Elle avait explosé en fines poussières à la fin de l'aventure). Elle formait une énorme masse, grosse comme un hippopotame, mais bleu foncé.

Christine et Mathieu s'approchèrent prudemment. Ils perçurent un léger vrombissement, très doux, comme un chat qui ronronne quand on le caresse.

Notre amie toucha la météorite. Elle était douce comme la peau d'une pêche. Mathieu y posa lui aussi ses mains à plat, à la surface. Quand ils les ôtèrent et les tournèrent vers eux, elles étaient phosphorescentes.

Les papillons couchaient leurs ailes sur cette météorite et devenaient ainsi lumineux à leur tour. Ils effleuraient la surface de la chose et s'imprégnaient de son rayonnement, de sa vie étrange, mystérieuse, si différente de la nôtre.


Tous furent alors témoins d'un spectacle extraordinaire, hallucinant de beauté, de lumière et de vie.

Ils se tenaient devant cette météorite bleu foncé, doucement ronronnante. Lentement, sa couleur changea. Du bleu foncé, elle passa au violet. Du violet elle vira au rouge. Le rouge s'illumina en orange, puis en jaune intense, de plus en plus brillant.

La grotte s'éclaira peu à peu comme en plein jour, par cette chose  qui ressemblait à présent à un soleil. Elle évolua vers un blanc éclatant, éblouissant.

Puis la paroi de la météorite devint transparente, comme du verre. Nos amis, ébahis, stupéfaits, muets d'admiration, aperçurent son contenu.

Tous quatre se tenaient les uns près des autres, se donnant la main. Ils avaient éteint les lampes de poche. La lumière irradiée par la météorite était si intense à présent, que la grotte était illuminée, comme s'il s'y trouvait cinquante soleils. Cela faisait presque mal aux yeux.

Le centre de la chose, qu'ils venaient de découvrir, contenait une nuée de petites poussières de toutes les couleurs qui semblaient flotter en elle, et formaient des torsades d'étincelles ressemblant à un feu d'artifice. Les plus claires bougeaient le moins.

Peu à peu, les lumières blanches se rassemblèrent au centre de la chose, tandis que les autres, les bleues, les rouges, les jaunes, les vertes, les noires, les violettes, continuaient à tourner en spirales, lentement, autour du cœur de la météorite.

Ce centre blanc, étincelant, se mit lentement à battre. Il s'élargissait puis se rétrécissait, et s'élargissait à nouveau, puis se rétrécissait encore. Ils entendirent un battement très sourd. Contrairement à celui du cœur humain, qui rythme à deux temps, ici c'était des triplets tranquilles et apaisants.

Les petites particules de poussière de lumière tournaient autour de ce cœur, de cette lumière centrale, qui émanait du milieu de la météorite. Elles ébauchaient des formes, des vagues, des sarabandes, des guirlandes ou des torsades de toute beauté.

Quelques instants plus tard, nos amis, qui gardaient, ébahis, un silence absolu dans la grotte, perçurent un son étrange, doux, serein, mélodieux, comme le son du cristal. La musique alla grandissante.

La lumière blanche au centre de la météorite qui battait comme un cœur, les colonnes de poussières qui tourbillonnaient autour d'elle comme des arcs-en-ciel, le son aigu, d'une extraordinaire pureté, le mouvement des papillons multicolores qui les entouraient, tout contribua à les plonger tous les quatre dans une joie sereine, un instant de grand bonheur devant tant de beauté. Ils passèrent un moment sublime empreint d'une intense émotion.

Puis, le son diminua lentement et s'arrêta. Les petites poussières de toutes les couleurs cessèrent de tourner. Le cœur central dispersa ses particules. L'extérieur de la météorite ne fut plus transparent. Lentement, elle évolua du jaune à l'orange, de l'orange au rouge, du rouge au violet, du violet au bleu. La grotte retrouva sa pénombre.


-C'était beau, murmura Christine.

-Quelle merveille! ajouta Mathieu. Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi féerique, fascinant, magique.

Pendant la durée de cette incroyable lumière, et de ce son sublime, notre amie avait pensé à son papa et à sa maman, à ses amis les animaux de la forêt, à son copain. Elle l'avait même observé un moment. Un franc et courageux garçon. Elle était heureuse d'être à ses côtés. Elle venait de vivre intensément un grand moment de bonheur près de lui.

Mathieu aussi avait songé à son père et à sa mère. Puis il s'était tourné vers Christine. Quelle merveilleuse amie, vive,  courageuse, intelligente, audacieuse, et si simple. Il se sentait heureux près d'elle.

Stéphanie avait rêvé à son amoureux.

Le papa de Mathieu avait pensé à son épouse, à son fils, à sa vie.

Tous venaient de vivre ensemble un moment de bonheur intense empreint de grande sérénité et de paix.


Les papillons ressortaient de la grotte. Tous quatre en furent très étonnés. On était pourtant le matin. Les papillons ne devaient pas sortir de la grotte avant le soir... Quelle était l'explication de ce phénomène ?

Le papa de Mathieu regarda sa montre. Déjà sept heures du soir! Cela paraissait impossible à nos amis qui croyaient n'être restés que quelques minutes près de la chose

Ils quittèrent la grotte en se donnant la main. Le soir tombait. Le soleil était déjà couché derrière la barrière de rochers.

Ils venaient de rester, sans s'en rendre compte, toute une journée auprès de la météorite, sans s'apercevoir de l'écoulement des heures, qui avaient égrené leur temps pour le reste du monde, mais pas pour eux. Ils avaient l'impression que leur journée n'avait duré que cinq minutes, alors que douze heures avaient passé.

Ils avaient vécu ce temps intensément au rythme de la météorite qui les avait captés, envoûtés. Cet être pensant, car c'en était certainement un, doué de pouvoirs de paix, de joie et de sérénité prodigieux, les avait menés à son rythme propre, bien différent du nôtre.


Nos amis avaient très faim. Ils allèrent vite au campement et se firent un repas sur le feu de braises. Ensuite, ils échangèrent leurs opinions.

-Ce serait dommage que des gens s'emparent de cette météorite, affirma Mathieu.

-C'est vrai. Ce serait vraiment dommage, répéta Christine. Je ressens cet être venu des étoiles comme si c'était un ami.

-Oui, ajouta Stéphanie. Si on tenait ce secret pour nous ? Si on ne disait à personne l'emplacement  de la chose ?

-Bonne idée, accepta le papa de Mathieu.

-Promis, fit le garçon.

-Moi aussi, je promets, dit notre amie.

-D'accord, confirma Stéphanie.


Jamais aucun des quatre n'a révélé où se trouve la très belle météorite bleue. Pour cela, personne ne l'a vue. Ils gardent ce secret dans leur cœur, le souvenir extraordinaire de cette très belle lumière et du moment intense, serein et heureux, passé ensemble à ses côtés.